BEERSHEVA (ISRAEL) – Difficile de ne pas le voir en Israël durant tout l’été : la tradition israélienne de fêter les mariages en grande pompe n’a pas pris la moindre ride. C’est la pleine saison actuellement. Et le Maroc est à l’honneur !
Le Maroc est l’un des rares pays arabes qui a gardé en Israël une réputation assez exceptionnelle, surtout pour les fêtes. Dans certains milieux, l’âge d’or du judaïsme marocain existe toujours, surtout lors de cérémonies comme les mariages et fiançailles.
Si l’actuel Roi du Maroc Mohammed VI venait un jour découvrir Beersheva en Israël il serait surpris : les marocains-israéliens nés a Casablanca, Fès, Rabat, Meknès… et vivant dans cette ville du Sud du pays n’ont rien oublié des traditions ancestrales.
A BEERSHEVA, nous avons assisté à une soirée de Henné, précédant la cérémonie du mariage, et ceci dans la plus pure tradition marocaine de Meknès au Maroc. Les cris de MAZAL TOV DEBORAH et EDY ont été répétés sans cesse au son des danses ! Des moufletas aux youyous, en passant par des habits d’or et des danses marocaines, tout y était. Même les cadeaux et les danses des célibataires avaient le goût du Mellah de Meknès.
Les odeurs de plats traditionnels et du couscous ont flotté dans l’air toute la nuit. Impossible pour les invités de ne pas se gaver de dattes aux amendes et des spécialités aux figues. Le miel est mis à toute les sauces, du couscous aux gâteaux.
Selon des sources que nous avons consulté : “dans les coutumes d’Afrique du Nord, à l’occasion d’un mariage, la famille de la mariée prépare un pain pour la “cérémonie du pain et du miel” : le marié envoie des cadeaux à sa future épouse. Le soir du mariage civil, les deux familles, réunies chez les parents de la mariée, assistent à la “soirée du henné” au cours de laquelle les femmes chantent tour à tour des chants de mariage, tandis qu’on place sur la paume des mains des mariés un peu de henné recouvert d’un linge blanc et d’un bijou.
A la base, la cérémonie du henné prend sa source dans les pays musulmans où on lui attribue une action contre le mauvais œil. Chez les juifs, on retrouve surtout la coutume du henné dans les mariages séfarades traditionnels. La cérémonie du hénné a été reprise chez les juifs pour une signification forte”.
De génération en génération, le mariage se célèbre toujours plus tard en Israël. C’est le cas à Beershéva. En une génération, l’âge des mariages s’est décalé de 3 ans. En moyenne les Israéliens se marient vers 27 ans, c’est-à-dire le même âge que les Américains, mais encore beaucoup plus jeunes que la moyenne des européens.
Le mariage n’est pas pour tout le monde, contrairement à ce que de nombreux juifs de France pensent. Le nombre de célibataires est très élevé en Israël. Une étude indique que Tel Aviv et Haïfa brillent dans cette catégorie. A Tel Aviv, 77% des hommes et 62% des femmes ne sont pas mariés ! Ce chiffre est ramené à 69% et 46% à Haïfa.
Le taux de mariage en Israël reste élevé : en Israël, 90% des 35-39 ans ont été mariés au moins une fois d’après une étude récente du Central Bureau of Statistics (équivalent israélien de l’INSEE). Du côté des hommes, ce sont les chrétiens qui se marient le plus tard, à 29,2 ans en moyenne, devançant ainsi les juifs (27,6 ans), les musulmans (26,9 ans) et les druzes (26,1 ans). Côté femmes, ce sont les juives qui se marient le plus tard à 25,4 ans contre 24,3 ans pour les chrétiennes, 21,9 ans pour les druzes et 21,8 ans pour les musulmanes.
Les musulmans sont ceux qui ont le plus d’enfants : 4 en moyenne contre 2,7 pour les juifs, 2,6 pour les druzes et 2,2 pour les chrétiens. La chute de la natalité chez les druzes est spectaculaire puisque le nombre d’enfants par femme était encore de 4,2 en 1985 !
En moyenne, la natalité en Israël est de 2,9 enfants par femme, largement au-dessus de la limite du renouvellement des générations de 2,1.
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