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Questionnements sur moi-même et les institutions, crise prolifique ou m*rdique?
A
29 novembre 2015 17:10
Salam/Yo grinning smiley

Alors voilà...
J'écris ce sujet pour vous faire part des questionnements qui me viennent à l'esprit et s'enracinent depuis quelques temps déjà. En fait, ça "m'alerte" parce que ça fait de moi quelqu'un en "rupture" avec les autres, même si bien sûr toute forme de doute est bénéfique à mon sens.
Donc, je l'ai déjà écrit dans un message, je suis en questionnement sur le travail en général, et les valeurs relatives au travail que la société prône, comme l'ascension sociale. Alors, je suis tout à fait consciente et d'accord pour dire que l'amélioration de ses conditions d'existences est noble et nécessaire, mais dans notre société notre travail nous bouffe l'existence. Chaque semaine, on attend le week-end, deux journées (pour les chanceux) de distraction et de ressourcement, pour reprendre (que c'est chiant!) le boulot le lundi, et ainsi de suite... Ceci pour servir une société composée de travailleurs aussi pressés que nous d'arrêter de travailler pour un week-end, et ça forme une boucle que je trouve déprimante. Pas de vrai but dans la vie en fait...
En plus de ça, je suis en questionnement par rapport à la notion de patriotisme. Je sais, c'est pas très beau de remettre en question l'amour de la nation en ces temps qui courent (et peut-être qu'un déchirement entre le pays natal et le pays d'origine en est à l'origine, ainsi que la religion), mais au nom de quoi mettre l'amour d'un pays au dessus de l'amour de valeurs qu'on choisirait soi-même? Quoi de plus relatif qu'une appartenance à une nation? Les frontières, aujourd'hui, ne bougent plus mais elles sont le fait de constructions humaines, alors pourquoi un étendard est autant un facteur d'union, et pourquoi placer l'appartenance au pays devant l'appartenance à autre chose?

Voilà quelques questions que je me pose, et je me demandais si je ne suis pas tout simplement en train de passer par une crise d'immaturité et de questionnements fumeux, ou si ça peut donner quelque chose d'intéressant. Merci grinning smiley
A
29 novembre 2015 17:31
Pour les questionnements sur moi-même, je me demande souvent comment je vais faire pour mobiliser mes forces pour survivre dans un monde du travail que je ne porte pas dans mon cœur, et en dépit de mes "faiblesses" (procrastination, préférence pour s'investir dans ce qui me plait plutôt que dans ce qui constitue une contrainte). Enfin même pour ça, ce n'est pas si évident. Pour résumer, j'ai eu une adolescence monotone parce que pas peu de sorties, avec mère stricte et une enfant (moi) qui n'ose pas l'ouvrir, et ça c'est caractérisé par un repli sur moi ; j'ai développé bien peu de passion et n'ai pas de domaine d'expertise (d'ailleurs je me suis un temps crue en dépression à cause de ça), donc ça fait bien c*n de dire "oui, il faut privilégier nos passions et l'enrichissement intellectuel au travail besogneux qu'on nous impose d'avoir", "intéressante théorie, et quelles sont tes passions?", "ben, euh..., en fait,... j'en ai pas pour l'instant mais ça va venir!"... moody smiley Mais voilà le problème en fait, je peux, si j'avais plus confiance en moi, construire de belles théories, mais je suis trop peu courageuse pour en parler autour de moi et réaliser des choses pour appliquer ces théories. Faut qu'jme bouuuge !! Angel Danse

Ca vous dit quelque chose ce genre de questionnements? Fumeux ou prolifique? J'attends vos avis! eye rolling smiley Angel
29 novembre 2015 17:44
Salam aleykoum,

Pour ma part je me pose assez de questions comme ça pour m'en rajouter d'autres ptdr ptdr.

Ça ma l'air bien compliqué tout ça , jesperes que d'autres personnes dans ton cas pourront t'aider .
R
30 novembre 2015 19:00
Salam,

Je connais pas ton âge, mais tu m'as l'air plutôt jeune vu que tu te poses bcp de questions (mm si y'a pas d'age pour ça) et mélanges pleins de choses...

Déjà le travail, alors y'a deux manières de voir les choses, tu vis pour travailler ou tu travailles pour vivre? selon ton choix ben tu réagira différement, le travail n'est pas qu'un salaire, mm si tt le monde attends le we avec impatience, bcp ne pourraient pas s'en passer ne serait ce que socialement parlant ettc, ensuite ce travail peut te permettre de construire ta vie autour, car il faut bien des sous pour manger sortir voyager mener ses projets à bien etc

Vu que tu me sembles jeune, je t'invite à t'orienter ou te réorienter vers une branche qui t'interresse histoire de ne pas le voir uniquement comme une corvée, mais y prendre du plaisir également et ça c'est au moins aussi important que le salaire en lui même (qd on a la chance d'avoir le choix bien sur)

Ensuite, le "patriotisme", ben c'est à toi de trouver ta place dans la société de manière générale, selon tes origines, ta culture et surtout valeurs, si tu te sent "patriote", ben t'a un million de manère de l'exprimer (que ce soit envers ton pays de vie ou d'origine) OU PAS , rien ne t'obliges effectivement à l'être, tu fais ton chemin et tu te fiche de cela, personne ne t'oblige à mettre un drapeau à ta fenêtre si tu ne veux pas par exemple...C'est à toi de définir ta PROPRE identité t de la vivre pleinement, si tu te sent française, ben t'es française, marocaine, ben tu l'est aussi, citoyenne "du monde" ben tu l'es également, à toi de choisir, y'a pas de moule tu fais ce que tu veux, y'a juste le regard des autres, mais ça ça se gère, mais une fois que tu sais toi même qui tu es avant c'est plus compliqué
R
30 novembre 2015 19:07
bn pour ça c'est clair FAUT QUE TU TE BOUGE!!!!!!!!!!!!!!!!!!

c'est impossible à mon sens de ne pas avoir avoir de passion dans la vie...c'est juste que tu ne les a pas encore découvertes...alors bouge toi essaie des activités différentes, les associations culturelles, humanitaires ou religieuses, peu importe, le dessins, saut en parachute, musés ou poterie que sais-je encore, mais y'a forcément des trucs qui vont te plaire et qui te feront passer le tps à vitesse gd V, c'est comme le boulot si tu t'ennuie, ben tu fais que regarder ta montre, et le tps passe pas, s tu t'éclate, limite il te faut un réveil, trouve ce qui te plait!!!!
Citation
Assia_ta a écrit:
Pour les questionnements sur moi-même, je me demande souvent comment je vais faire pour mobiliser mes forces pour survivre dans un monde du travail que je ne porte pas dans mon cœur, et en dépit de mes "faiblesses" (procrastination, préférence pour s'investir dans ce qui me plait plutôt que dans ce qui constitue une contrainte). Enfin même pour ça, ce n'est pas si évident. Pour résumer, j'ai eu une adolescence monotone parce que pas peu de sorties, avec mère stricte et une enfant (moi) qui n'ose pas l'ouvrir, et ça c'est caractérisé par un repli sur moi ; j'ai développé bien peu de passion et n'ai pas de domaine d'expertise (d'ailleurs je me suis un temps crue en dépression à cause de ça), donc ça fait bien c*n de dire "oui, il faut privilégier nos passions et l'enrichissement intellectuel au travail besogneux qu'on nous impose d'avoir", "intéressante théorie, et quelles sont tes passions?", "ben, euh..., en fait,... j'en ai pas pour l'instant mais ça va venir!"... moody smiley Mais voilà le problème en fait, je peux, si j'avais plus confiance en moi, construire de belles théories, mais je suis trop peu courageuse pour en parler autour de moi et réaliser des choses pour appliquer ces théories. Faut qu'jme bouuuge !! Angel Danse

Ca vous dit quelque chose ce genre de questionnements? Fumeux ou prolifique? J'attends vos avis! eye rolling smiley Angel
c
30 novembre 2015 20:36
C'est drôle j'aurais pu écrire la même chose, surtout sur la partie boulot et celle du manque de passions, je me lasse de tout
je sais pas quoi te dire par rapport à ça
mais c intéressant
A
30 novembre 2015 22:25
Merci pour vos réponses, elles font plaisir ! Danse

Yasspan, alors oui il y a beaucoup de vrai dans ce que tu dis sur le travail, le fait que sa rémunération soit nécessaire pour construire une vie autour, et que l'on peut trouver un métier en fonction de ce que l'on aime, mais c'est le fait que tout tourne autour du travail qui me dérange. Alors effectivement, on a tous besoin de biens pour vivre et nous n'avons pas la capacité pour tout produire nous même, et en ce sens la division du travail entre citoyens permet que ces biens nous parviennent, mais le fait qu'on nous mette à l'école dès 2 ans pour former de "futurs bons citoyens", qu'au lycée on s'oriente et que nous cherchions des "centres d'intérêts" pour trouver un travail et que pour ça, le "business" de l'orientation... enfin le fait que tout le système tourne autour de travaille me dérange. Mais bien sûr que l'on en a besoin pour pouvoir vivre dignement, et que servir les autres est noble. Enfin, peut-être que je donne l'impression de me contredire, mais au-delà du travail en lui-même, je "critique" les formes qu'il a pu prendre aujourd'hui, la recherche de la performance la plus élevée, la pression sur les "ressources humaines" etc... Enfin bref, je ne travaille pas encore moi tongue sticking out smiley . Vous qui travaillez, vous le vivez comment? En mode pleinement épanouis? Ou ras-le-bol? Ou une situation intermédiaire pourquoi pas smiling smiley
Sinon, oui, je suis en recherche de ce qui pourrait être un métier-passion, mais j'ai peur qu'au bout d'un moment je me lasse de cette passion à cause de la répétition qu'exige un emploi, et je ne suis pas extrêmement impliquée dans cette recherche, même si j'espère beaucoup trouver! Enfin, je me lasse vite, à peine avoir effleuré une possibilité, je me tourne vers la prochaine...

Et pour moi, on doit travailler pour vivre, et pas l'inverse, c'est évident! tongue sticking out smiley
A
30 novembre 2015 22:38
Et pour le patriotisme, oui je crois que tu as raison : il faut se forger une identité qui aille dans le sens de nos valeurs. Nous sommes les seuls capables de pouvoir nous dire patriotes ou non, selon notre propre raisonnement. En fait, c'est le regard des autres que je n'arrive pas à gérer ; au lycée, un de mes profs insistait beaucoup sur le fait qu'un bon citoyen de la république doit se sentir français avant toute chose, et c'est un discours qui s'entend beaucoup, énormément dans les médias. Alors je suis consciente que sur un territoire unifié délimité par des frontières et régies par des lois, l'unité de tous autour de quelque chose qui nous rassemble au-delà de particularités locales est importante pour éviter la division, mais dans ce cas pourquoi pas faire ça à l'échelle internationale tongue sticking out smiley ? Non, mais sans aller jusque là, c'est juste que l'on n'a pas à se décider à notre place. Le sentiment national est un sentiment, et un sentiment ne se décide pas. Après on peut se demander ce qui fait que le sentiment n'est pas né chez certains, ce qu'on a bien pu "rater dans l'éducation", mais ça c'est une autre question.

Citation
cornemuse1 a écrit:
C'est drôle j'aurais pu écrire la même chose, surtout sur la partie boulot et celle du manque de passions, je me lasse de tout
je sais pas quoi te dire par rapport à ça
mais c intéressant
Salam !
Peut-être que tu pourrais nous dire pourquoi tu penses la même chose que moi sur le boulot, et ce qui fait que tu te lasses de tout, si le cœur t'en dit winking smiley
c
30 novembre 2015 23:04
Ce sont des choses qui ne s'expliquent pas mais je pense que l'un et l'autre sont liés.
Tendance à voir du négatif partout, à focaliser sur les contraintes et jamais sur le positif.


Citation
Assia_ta a écrit:
Et pour le patriotisme, oui je crois que tu as raison : il faut se forger une identité qui aille dans le sens de nos valeurs. Nous sommes les seuls capables de pouvoir nous dire patriotes ou non, selon notre propre raisonnement. En fait, c'est le regard des autres que je n'arrive pas à gérer ; au lycée, un de mes profs insistait beaucoup sur le fait qu'un bon citoyen de la république doit se sentir français avant toute chose, et c'est un discours qui s'entend beaucoup, énormément dans les médias. Alors je suis consciente que sur un territoire unifié délimité par des frontières et régies par des lois, l'unité de tous autour de quelque chose qui nous rassemble au-delà de particularités locales est importante pour éviter la division, mais dans ce cas pourquoi pas faire ça à l'échelle internationale tongue sticking out smiley ? Non, mais sans aller jusque là, c'est juste que l'on n'a pas à se décider à notre place. Le sentiment national est un sentiment, et un sentiment ne se décide pas. Après on peut se demander ce qui fait que le sentiment n'est pas né chez certains, ce qu'on a bien pu "rater dans l'éducation", mais ça c'est une autre question.


Salam !
Peut-être que tu pourrais nous dire pourquoi tu penses la même chose que moi sur le boulot, et ce qui fait que tu te lasses de tout, si le cœur t'en dit winking smiley
1 décembre 2015 10:50
Le fait que tu sois en rupture avec l'altérité n'est pas nécessairement négatif dans le sens où cet isolement ponctuel peut être favorable afin de tirer certaines questions au clair et peut être te permettre de donner un sens à ta vie a posteriori.

En ce qui concerne le travail, je pense que tu te poses les bonnes questions ; dans la société actuelle, c'est-à-dire, un monde fondé sur l'industrie et le capitalisme, ce n'est plus l'homme qui fait le travail mais le travail qui fait l'homme, dans le sens où c'est le travail qui définit ce dernier, lui octroie une place dans la hiérarchie sociale et je dirais même une identité, car on appréhende d'abord la personne en tant qu'élément social ayant un rôle défini plutôt qu'en tant qu'être ayant une identité propre et particulière. Il y a une déshumanisation manifeste de l'homme puisque le travail moderne dans son essence nie le caractère unique de celui-ci jusqu'à une auto négation de son identité, Ce dernier ayant finalement intégré le fait que son rôle ne se limite qu'au travail, niant ainsi la "Force du soi".

Toute la question du travail est extrêmement intéressante car depuis la naissance de la société dite "bourgeoise" au sens hégélien du terme, travail rime avec division du travail, paupérisme, argent et aliénation du monde des marchandises. Rien de bien positif, il est donc tout-à-fait naturel et je dirais même nécessaire d'adopter une position de recul vis-à-vis de ces normes sociales qui contraignent l'homme et nient son essence.

Le système capitaliste a une dimension destructrice de la culture, de l'affirmation des capacités personnelles. C'est ce système qui a condamné la masse à l'inculture et au travail indifférent, et a ainsi crée de ce fait, une élite capable de faire cette masse est incapable de faire.

Etre conscient des rouages du systèmes tout en conservant un regard critique sur ce dernier ne peut qu'être bénéfique afin de s'y intégrer sans pour autant risquer l'aliénation.
1 décembre 2015 11:12
Quant à la notion de patriotisme, c'est l'Etat moderne qui nous a imposé cette obligation d'appartenance à une Nation comme un élément indispensable et intrinsèque à notre identité.
Comme si l'Homme ne pouvait se définir autrement que par sa nationalité, cette idée vise à nous faire croire que nous sommes redevables envers l'Etat, que nous avons des devoirs, mais aussi des droits diront les défenseurs de celui-ci, alors qu'en soi l'homme n'a pas naturellement cette volonté d'appartenance à un Etat, et cela est logique puisque celui-ci n'est qu'une construction artificielle. Alors qu'on tente aujourd'hui de nous faire croire qu'il est naturel de ressentir ce sentiment d'appartenance.

Je te prie de noter que ces appels au patriotisme sont d'autant plus exacerbés depuis les phénomènes de mondialisation. Rien n'est plus efficace pour éveiller les plus viscéraux sentiments patriotiques que le renforcement des sentiments de peur de ce qui se situe au delà des frontières dudit Etat, de semer le chaos puis d'en récolter les conséquences tout en pointant du doigt des causes extrinsèques..

C'est une stratégie assez ancienne mais qui n'en est pas pour le moins efficace. Se rassembler autour d'un Ennemi commun afin de renforcer ces élans patriotiques n'est qu'une habile stratégie politicienne.

Le fait d'adopter un regard critique sur ce sentiment d'appartenance fait de vous aujourd'hui, d'autant plus si vous êtes "issus de l'immigration" et/ou binationaux, une brebis galeuse ingrate qui rejette les bienfaits de la douce France et ses valeurs républicaines.

C'est encore une manoeuvre visant à nous empêcher d'adopter un regard critique qui n'est pourtant pas synonyme de rejet. Mais cela a pour but d'asseoir une cohésion sociale fondée sur le mythe républicain.

Ne pas se sentir coupable de ne pas éprouver ce sentiment de culpabilité est déjà un bon signe dans cette démarche, cela ne fait aucunement de toi une personne anormale ou pestiférée.
 
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