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Question du jour !
2
19 mai 2006 11:04
Un petit coucou amical à vous tous smiling smiley et un petit sujet à débattre :
Faut-il mériter de vivre décemment pour en avoir le droit ?
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
s
19 mai 2006 17:49
Bonjour Loubna .


Je suis ravie de te lire à nouveau .

Si j'ai bien compris ta question , je ne pourrais mieux te repondre que cet article .


Jugements et liberté

Il n’est jamais facile de supporter le regard et les jugements des autres. Dans la rue, tu perçois très souvent des signes d’agressivité et de rejet et tu fais face aux célèbres délits de faciès, de tenues vestimentaires ou d’origine. Tu n’es pas comme les autres et les autres s’arrangent bien pour te le faire sentir... et tu le sens effectivement, profondément. Tu peux faire comme si tu ne voyais pas, tu peux jouer la force et l’indifférence, tu peux être "au-dessus de cela", mais le poison t’atteint à l’intérieur, au fond de ton cœur, et te blesse. Par quel curieux bouleversement tes qualités se transforment désormais en défauts : ta sensibilité qui te permet de comprendre les êtres humains et de les écouter se retourne contre toi quand ils ne te comprennent pas. Hier, ton cœur était ta force, face à leurs regards, il est devenu ta faiblesse... difficile.



Tu veux pourtant vivre normalement, dans la discrétion, la douceur et la fraternité. Ta foi t’enseigne à respecter et à servir l’humanité, à entretenir la création, à sourire aux êtres... on te transforme, jour après jour, en citadelle assiégée, crispée, retranchée. Le malaise est là, et la crainte. C’est une véritable épreuve, il faut le reconnaître sans détour. Certains ne la supportent pas et choisissent la ressemblance qui innocente plutôt que de risquer la différence qui culpabilise. Elles ou ils cherchent à faire disparaître toutes marques distinctives : des vêtements à la pensée tout doit paraître "intégré", comme les autres... mieux vaut disparaître dans la foule que de vivre l’enfer du malaise quotidien, de leurs jugements, de leur arrogance. Ne pas être vu, pour ne pas trop pleurer. "Être comme les autres, c’est trouver la paix." ... une illusion.

Tu le sais. Tu as parfois observé cette volonté de disparaître dans la foule des autres chez ton propre frère, ta propre sœur... qui insistent et insistent jusqu’à l’excès pour prouver qu’ils sont d’ici, pour faire oublier qu’ils sont différents. Tu sais la profondeur de leur malaise. Au fond, ils vivent la même peur que la tienne. Quand on a un cœur, une sensibilité, quand on a besoin d’affection et de reconnaissance, le regard et le jugement des autres est une réelle agression, une sombre violence. Que faire ? Faire comme eux, penser comme eux, se soumettre aux représentations symboliques d’une société libérale très oppressive.

Où donc trouver la force d’être et de résister ? Comment répondre à l’appel de son cœur sans se blesser et se déchirer au contact d’une société de juges ? Qui donc peut t’offrir les outils permettant de relever cet intime défi ? Ma sœur, mon frère, il est une école qui pourra insuffler en toi 1’énergie d’assumer tes convictions en décuplant la force de ta résistance : c’est l’école du cœur et de la spiritualité. Ici, on commence par reconnaître ses faiblesses, à les regarder en face et à les assumer. On cherche à se connaître pour pouvoir se réformer et se dépasser. Tu le sais, au fond, le problème ce n’est ni "les autres", ni leurs jugements... c’est toi et ton cœur, c’est l’intensité de ta foi, la nature de ta spiritualité. La force de l’intimité n’est pas le résultat d’une mise en scène, jamais : on sait combien sont intégrés en société et déchirés, désintégrés, dans leur intimité. Une illusion, encore.

L’école de la spiritualité est exigeante et son premier principe stipule que la vraie force est à l’intérieur. Elle n’apprend pas à fuir ses malaises et ses manques, mais au contraire à les assumer et à les orienter. Reconnaître ses peurs et ses doutes, identifier les blessures affectives est une étape déterminante de l’initiation spirituelle. Dialoguer avec Dieu, lui dire tes déchirements, lui confier tes faiblesses, lui offrir tes fragilités est l’incontournable étape de ta libération. Chercher en ton cœur, tourné(e) vers le Très-Haut, le sens de la force, la force de la patience, du courage, de la conviction. Trouver la paix à l’intérieur pour se libérer des craintes de surface et des apparences, tel est le chemin de l’exigence spirituelle. Il y a la prière, l’invocation, la méditation... il y a le silence. Face à la dictature des apparences, la libération est intérieure : si le monde entier venait à te juger, qu’importe... dès lors que Dieu te protège. Son amour est ton bouclier qui, s’il naît et touche les sources profondes de ton être, rayonnera de douceur quand on voudrait te noyer sous l’agressivité. Ta force, la libération : offrir l’amour et le respect lorsque l’on veut t’imposer la haine et le rejet.

Tariq Ramadan
siryne
i
28 septembre 2007 16:18
ca m'arrive des fois d'avoir un regard philosophique sur la vie

quand je vois un clochard ou un quelqu'un qui a une situation dérisoire...
je me pose cette question: Pourquoi est-il comme ca ? ne merite t-il pas de bien vivre ?

plusieurs réponses me viennent en esprit:
- Peut etre qu il merite pas de bien vivre
- ou peut etre, il a fait de sa vie ce qu 'elle en est maintenant
- ou meme, Dieu savait que c'est pas une bonne personne et donc elle ne merite pas de bien vivre

mais, si l on raisonne de cette manière, on ve se demander pourquoi certains milliardaires, vivent bien ?perplexe

à vous



Modifié 1 fois. Dernière modification le 28/09/07 17:00 par islah.
[center]Une seule et unique :zen: I S L A H :zen: [/center]
K
28 septembre 2007 16:59
Bonne question ! mwa je me pose souvent une question qui rejoint un petit peu la tienne: la pauvreté on la choisit ou bien on la subit ?
 
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