L'opportunité de réviser la loi de 2003 portant création du programme du président Bush relatif à une aide d'urgence aux victimes du VIH/sida a amené les membres de la sous-commission de la Chambre des représentants chargée des activités à l'étranger à convoquer M. Randall Tobias, coordonnateur de ce programme.
De l'avis de M. Jim Kolbe, républicain représentant l'Arizona, le Congrès n'en avait pas suffisamment débattu il y a deux ans, peu de temps après l'appel urgent lancé par le président Bush en faveur d'une augmentation de l'aide des Etats-Unis aux pays durement touchés par le VIH/sida.
M. Kolbe et d'autres membres de la sous-commission ont fait valoir leurs préoccupations en ce qui concerne le niveau des contributions des Etats-Unis au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La loi interdit par exemple que les contributions américaines soient supérieures à 33 % du total des subventions reçues par le Fonds dans l'année. M. Kolbe s'est posé la question de savoir si les autres pays ne comptaient pas trop sur une contribution des Etats-Unis qui dépassera 400 millions de dollars rien que pour 2005.
« Je ne serais pas en faveur de changer ce critère », a répondu M. Tobias, ajoutant qu'il était très important d'encourager les autres pays donateurs à accroître leur appui financier au Fonds mondial et qu'il avait pour sa part recommandé à la secrétaire d'Etat, Mme Condoleezza Rice, de le mentionner à chaque fois qu'elle en aurait l'occasion lors de ses entretiens avec des dirigeants étrangers.
La loi de 2003 précise également la façon dont l'aide des Etats-Unis doit être distribuée aux 15 pays d'Afrique, des Caraïbes et d'Asie qui sont ciblés par le programme. Elle prévoit que 55 % des fonds doivent être consacrés au traitement et que, sur ces fonds, 75 % soient réservés à l'achat et à la distribution de médicaments antirétroviraux et le reste consacré au suivi des malades subissant un traitement.
Plusieurs parlementaires ont indiqué qu'il était, à leur avis, préférable de laisser le personnel chargé de la mise en œuvre des programmes sur le terrain prendre de telles décisions plutôt que les politiciens de Washington.
« L'objectif du programme est de sauver des vies, non pas d'atteindre des pourcentages », a fait valoir M. Mark Steven Kirk, un représentant républicain de l'Illinois, précisant que les pourcentages fixés en matière de décaissement sont devenus de plus en plus difficiles à respecter étant donné que les coûts des antirétroviraux diminuent au fur et à mesure de l'accroissement de la production d'antirétroviraux génériques dans les pays en développement.
Faisant remarquer que les pourcentages fixés n'avaient pas suscité de problème la première année du programme, M. Tobias a dit néanmoins qu'il serait content d'avoir une marge de manœuvre un peu plus souple en ce qui concerne la façon de dépenser les fonds.
Pour l'année budgétaire 2006, qui sera la troisième année de financement du programme, le gouvernement Bush a demandé 3,2 milliards de dollars. Il a prévu de consacrer 15 milliards de dollars sur cinq ans à ce programme d'aide d'urgence afin notamment d'empêcher 7 millions de nouvelles infections par le VIH/sida, d'appuyer le traitement de 2 millions de malades et de venir en aide à 10 millions de personnes touchées par cette affection, notamment les enfants dont les parents en sont morts et les enfants vulnérables.
Les quinze pays ciblés par le programme sont l'Afrique du Sud, le Botswana, la Côte d'Ivoire, l'Ethiopie, le Guyana, Haïti, le Kenya, le Mozambique, la Namibie, le Nigeria, l'Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, le Vietnam et la Zambie.
Des études montrent que le taux de transmission du VIH/sida augmente rapidement dans de nombreux pays et les membres du Congrès s'interrogent sur le bien-fondé d'une stratégie se concentrant seulement sur ces quinze pays.
« Donnons déjà à ce que nous faisons la chance de faire ses preuves », a dit M. Tobias, ajoutant que tous les programmes financés par les Etats-Unis étaient bien accueillis partout.
Il n'en demeure pas moins que les membres du Congrès tiennent à ce que l'aide américaine soit utilisée à bon escient et qu'elle se traduise par des résultats positifs.
La responsabilisation et l'efficacité figurent en bonne place sur la liste des priorités attachées au programme, a assuré M. Tobias, qui a précisé qu'il s'efforçait de garantir que les mécanismes appropriés étaient en place pour assurer le suivi des activités des organismes qui reçoivent des fonds et fournissent les services. signé : acharif moulay abdellah bouskraoui.