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Detruire un modèle qui dérange
M
20 juin 2004 14:06
Page d'origine : www.reseauvoltaire.net/article14208.html

16 juin 2004

Detruire un modèle qui dérange
Le plan Powell pour l'après-Castro

Le moment est venu pour George W. Bush de satisfaire ses sponsors de
Floride. Comme il leur avait promis, il finance leur préparation militaire
pour envahir Cuba et effacer le souvenir cuisant de la Baie des Cochons.
Dans un rapport de 280 pages, une commission présidée par Colin Powell
dresse le programme du futur gouvernement du milliardaire Lincoln
Diaz-Balart appelé à remplacer Fidel Castro. Demain, on restituera aux
maîtres d'antan les biens qui ont été nationalisés par la Révolution.

Annoncée le 10 octobre 2003 par George W. Bush, la création de la
commission pour l'assistance à un Cuba libre avait pour objectif de faire
« appel à des experts au sein [du] gouvernement pour planifier la transition
à Cuba d'un régime stalinien vers une société libre et tolérante, et trouver
les moyens pour accélérer cette transition. » [1]. Un an avant les élections
présidentielles de novembre 2004 et en pleine désillusion de l'opinion
publique sur la question irakienne, il s'agissait de rassurer le puissant
lobby anti-castriste, dont l'influence est cruciale dans le financement de
la campagne électorale, sur le fait que les États-Unis étaient disposés à
soutenir un renversement - forcément brutal - du régime de Fidel Castro.
D'ores et déjà, la société Dyncorp entraîne des exilés pour rééditer
l'expérience de la Baie des Cochons, mais en partant d'Haïti et avec un
appui aérien. Des maroquins ministériels ont été promis à diverses
personnalités au sein d'un futur gouvernement qui serait présidé par Lincoln
Diaz-Balart, actuel représentant de Floride.

Le renversement du régime castriste ne répond à aucun besoin
stratégique impératif, hormis la renégociation de l'occupation de Guantanamo
[2]. Mais il est de haute valeur symbolique. Par son existence et sa durée,
la révolution castriste montre qu'il est possible à un petit État
latino-américain de résister à l'impérialisme états-unien et de développer
un autre modèle de société. La destruction de cet exemple est une obsession
de l'état-major US depuis quarante-cinq ans. D'autre part, les exilés
espèrent toujours la restitution de leurs biens nationalisés en 1959. Ils
ont constitué en Floride, l'État gouverné par Jeb Bush, un puissant lobby,
notamment autour des frères Diaz-Balart [3] . Lincoln et Mario sont
parlementaires républicains, José est le propriétaire de la chaîne
Telemundo, Rafael est un riche banquier. Tous sont les enfants de l'ancien
leader de la majorité parlementaire cubaine sous la dictature de Batista.

Le rapport de 280 pages, remis au président début mai 2004 par Colin
Powell, secrétaire d'État et président de la commission, est un subtil
équilibre entre préconisations pour une déstabilisation du régime à partir
de l'extérieur d'une part, et d'autre part des déclarations de bonnes
intentions pour la prise en charge de l'île, une fois que Fidel Castro et
son entourage auront été mis hors d'état de nuire à ces ambitions. Dans la
continuité des sanctions déjà imposées, qui reposent sur l'idée que ce qui
profite à Cuba profite au régime de Fidel Castro, et qu'il faut donc
étouffer le pays pour affaiblir le régime, ces mesures de déstabilisation
présentent, au-delà des belles promesses de liberté, le caractère d'un siège
pendant une guerre.

La deuxième partie est d'une platitude tellement déconcertante qu'elle
ne mérite pas de s'y attarder, si ce n'est pour noter qu'elle introduit, à
l'attention de l'opinion occidentale, des éléments de propagande visant à
dissimuler les réussites de la révolution cubaine. Car contrairement à son
voisin Haïti, pays parmi les moins développés au monde bien que n'ayant pas
subi d'embargo économique, où il fut aisé de diffamer le président Aristide
et de le renverser [4], la tâche sera complexe à Cuba : malgré l'embargo
états-unien et les sanctions contre les pays faisant commerce avec l'île,
les Cubains jouissent d'avancées sociales, qu'ils ont conquises de haute
lutte, auxquelles ils vont devoir renoncer pour se plier aux exigences de la
liberté made in USA et de l'économie de marché. Il ne sera pas aisé
d'obtenir l'assentiment et la collaboration d'un peuple lorsqu'on prévoit
l'élévation de son niveau de mortalité infantile, actuellement le plus bas
de l'hémisphère, au niveau de celui de ses voisins dociles comme la Jamaïque
ou la République Dominicaine. Il ne sera pas aisé de supprimer la couverture
santé universelle et de diminuer le nombre de médecins par habitant,
exemplaires pour les autres pays du tiers-monde, au nom d'un modèle qui
laisse aujourd'hui 44 millions de personnes sur 270 sans couverture santé
[5]. Il ne sera pas facile d'offrir une inculture de masse au pays jouissant
de la meilleure éducation élémentaire de l'hémisphère et du plus fort taux
d'enseignants par élève au monde. Il n'est pas non plus aisé d'inféoder aux
multinationales de l'agriculture un pays qui, malgré un embargo cruel,
devrait à l'horizon 2010 pouvoir nourrir sa population quasi-exclusivement
par l'agriculture biologique. En bref, s'il fallait dominer un pays du
tiers-monde comme les autres, il serait inutile de rédiger 200 pages de
plans de réformes, car une légère amélioration des conditions de vie
suffirait à justifier a posteriori cette domination. Ainsi l'administration
Bush entend bien détruire un modèle, puis en livrer les restes à une
communauté d'exilés cubains rapace et revancharde qui a contribué à la
porter au pouvoir.

Voyons comment Colin L. Powell, John W. Snow, Donald L. Evans,
Alphonso Jackson, Tom Ridge, Condoleezza Rice et Andrew S. Natsios,
principaux membres de la commission pour l'assistance à un Cuba libre, ont
l'intention de soumettre Cuba et tentent de vendre ce projet.

En préface du rapport, les auteurs prennent soin de préciser que
certaines mesures préconisées ne s'accordent pas avec les lois
états-uniennes, qui doivent donc être adaptées afin de pouvoir mener à bien
le projet.

Acte 1 : Acheter la volonté de groupes disparates

Le premier volet du rapport s'applique à « identifier les mesures
supplémentaires par lesquelles les États-Unis peuvent aider le peuple cubain
à mettre rapidement fin à la dictature de Castro », ce qui sous-entend que
les mesures existantes sont allées dans ce sens, même si la réalité prouve
le contraire : l'isolation du pays a pour l'instant renforcé le pouvoir de
Castro. Pour cela il commence par expliquer que la « société civile », à
savoir les associations « non gouvernementales » dépendantes des subventions
de Washington, est divisée et intimidée par le pouvoir castriste [6].
Pourtant les volontés ne manquent pas ; il faut donc pallier au « manque de
moyens et de soutien » de la société civile pour lui permettre d'initier les
changements politiques et sociaux auxquels le pays aspire tant. Il reconnaît
la stérilité de sanctions économiques imposées sans coordination avec les
ONG, ni initiatives pour rompre le contrôle de l'information du régime et
sans y associer la communauté internationale. Il précise même que des
actions humanitaires conduites avec de bonnes intentions (donc destinées à
réparer les dégâts de l'embargo) ont été autorisées sans considérer leur
implication vis-à-vis des objectifs politiques de démocratie pour le pays.
Pour résumer, à quoi bon affamer un pays pour le mettre à genoux si les ONG
viennent aussitôt le soulager ? À cet égard, l'embargo imposé à l'Irak après
la guerre du Golfe, en 1991, est manifestement exemplaire d'efficacité aux
yeux des auteurs du rapport.

Actuellement, note le rapport, c'est l'USAID (U.S. Agency for
International Development) qui assume le rôle principal dans la diffusion
d'informations sur la démocratie et l'économie de marché, et à la Havane
l'USINT (United States Interests Section, qui fait office de section
consulaire) encourage le peuple cubain dans sa « lutte pour la liberté et la
démocratie » : la présence et l'activité officielles de ces agences sur le
sol cubain contredit déjà les accusations de stalinisme contre Castro
contenues dans le rapport, ce qui ne semble pas déranger ses auteurs.

Concrètement, ils préconisent d'augmenter les subventions aux agences
et ONG états-uniennes et de leur fournir « matériel et entraînement ». Il
recommande aussi d'impliquer les ONG étrangères qui le souhaitent ainsi que
les organisations religieuses.

Plus loin le rapport définit les groupes cibles sur lesquels il faut
s'appuyer en priorité, car ils seraient plus sensibles à la cause du
changement de régime, mais en vérité, on se doute bien qu'ils sont surtout
les plus faciles à acheter :
- les jeunes, pour lesquels les auteurs prennent l'exemple édifiant
du
coup d'État en Georgie [7].
- les femmes, délaissées par les ONG internationales malgré le fait
qu'elles sont exploitées sexuellement par le régime qui en retire
d'importantes quantités de devises.
- les « afro-cubains et Cubains d'ethnicité mixte », sous-représentés
dans les instances du pouvoir et socialement marginalisés. On nous présente
donc, dans la foulée, une sorte de thèse sur la ségrégation raciale à Cuba,
qu'il faudrait exploiter à l'aide de « petites allocations de fonds
états-uniens » en vue du changement de régime.
- les prisonniers politiques, qui sont entre 300 et 400 sur l'île «
selon des groupes de défense des droits de l'homme présents à l'intérieur du
pays », ainsi que leurs familles, avec parmi eux les 75 arrêtés en mars et
avril 2003.
- les groupes de la société civile indépendante, « désireux de
s'émanciper du régime stalinien », constitués par des journalistes,
libraires, écrivains et économistes indépendants, qui manquent d'équipement
de base, d'autant que, précisent-ils, la simple détention d'une vieille
machine à écrire « peut être utilisée par le régime comme prétexte pour les
emprisonner et pire encore ». Si les restrictions sur l'importation depuis
les États-Unis de matériel sensible tel que l'informatique sont justifiées,
explique le rapport, il faut néanmoins fournir aux cubains suffisamment de
matériel pour faciliter la diffusion et les activités pro-démocratiques.
- enfin, le rapport propose de subventionner des organisations
religieuses, principalement les organisations catholiques dont beaucoup «
sont engagés dans un conflit quotidien avec le régime pour apporter une aide
spirituelle et matérielle au peuple cubain », mais aussi les Églises
protestantes dont beaucoup ne sont pas officiellement enregistrées auprès du
bureau des Affaires religieuses dépendant du ministère de l'Intérieur
cubain.

Les auteurs du rapport suggèrent donc d'allouer 29 millions de dollars
supplémentaires au budget d'assistance à Cuba qui bénéficie déjà de 7
millions de dollars, afin d'acheter la bonne volonté de tous les groupes
identifiés ci-dessus.

Acte 2 : Inonder le pays de propagande

Le rapport poursuit en expliquant que les médias et moyens de
communication étant contrôlés par le Parti communiste, le peuple ne peut «
obtenir d'informations précises sur des problèmes tels que les violations
systématiques des droits de l'homme et des libertés fondamentales par le
régime, ni sur l'état de l'économie cubaine ». Il faut donc déployer sous
peu et régulièrement la plate-forme de diffusion aérienne "commando solo"
[ [www.reseauvoltaire.net] ]conjointement à
l'appareil aerostat, avoir davantage recours aux stations de radio privées
des pays voisins et à la distribution de cassettes vidéo, etc., Tout cela
bien entendu en accord avec les lois internationales sur les
télécommunications. À terme, les auteurs conseillent l'achat et l'équipement
d'une plate-forme aérienne dédiée exclusivement à la diffusion des
programmes de radio et TV Martì sur Cuba.

Acte 3 : Affamer davantage les Cubains

Le tourisme est la principale source de revenus de l'île, générant de
1,8 à 2,2 milliards de dollars de revenus bruts par an qui ont permis de
tempérer les dégâts causés par l'embargo économique. Selon Washington, son
développement participe d'une « stratégie de survie » du régime. A
contrario, en asphyxiant l'île, on peut obtenir la reddition de son peuple.

Des mesures de renforcement de l'interdiction pour les ressortissants
états-uniens de se rendre à Cuba ont été appliquées le 10 octobre 2003,
réduisant significativement la proportion de touristes états-uniens se
rendant sur l'île. Néanmoins, explique le rapport, il est nécessaire
d'appliquer les réglementations de contrôle des biens cubains (« Cuban
Assets Control Regulations ») de manière plus stricte, afin de tarir
davantage cette source de revenus pour l'île. Parmi les recommandations, les
auteurs suggèrent d'inciter les ONG à mettre en exergue les atteintes aux
Droits de l'homme perpétrées à Cuba, de supprimer le droit d'importation de
produits cubains à hauteur de 100 dollars par voyageur et de supprimer
certaines exemptions d'autorisation de voyage.

Ce volet conseille également de réguler plus durement les envois
d'argent et de colis depuis les États-Unis, de limiter les visites
familiales à un voyage d'une durée maximale de 14 jours, tous les trois ans
(sic) et à l'entourage familial immédiat, avec un plafond de dépense par
jour d'un montant maximum de 50 dollars par personne, pour 164 dollars
auparavant.

Pour ce qui concerne les autres principales sources de revenus de
l'île, le rapport propose de renforcer l'application des lois permettant aux
exilés cubains dont les biens ont été confisqués par le régime de Fidel
Castro de pouvoir intenter des procès aux parties étrangères bénéficiant de
ces biens, et de neutraliser les sociétés écrans du gouvernement cubain
utilisées pour faire rentrer des devises et des technologies sur l'île.

On constatera qu'en plus d'affamer davantage les Cubains insulaires,
ces mesures vont punir tous les Cubains modérés vivant aux États-Unis en
limitant leurs contacts familiaux.

Acte 4 : Activer la machine de propagande mondiale

Dans un exercice auquel les institutions états-uniennes sont désormais
bien rôdées et tendrement baptisé « Campagne internationale de solidarité »,
il s'agira selon les auteurs de « disséminer à l'étranger des informations
sur la politique U.S., spécifiquement en ce qui concerne les Droits de
l'homme [8] et autres développements à Cuba, qui incluent la protection par
Castro de terroristes [9], le fait qu'il a commis des actes d'espionnage
contre d'autres pays, fomenté la subversion de gouvernements
démocratiquement élus en Amérique latine, et la conviction du gouvernement
états-unien que Cuba a au moins entrepris, en développement et de manière
limitée, un effort de recherche et de développement d'armes offensives
biologiques. ». [10] Pour ce faire, le rapport explique par une phrase
alambiquée une chose très simple : il faut acheter la presse mondiale et
tous les autres moyens de communication nécessaires pour soutenir le
renversement de Castro [11]. Il faut également mettre en ouvre tous les
moyens diplomatiques afin d'avoir le soutien actif d'un maximum de
gouvernements étrangers.

De même, il faut pour les auteurs du rapport encourager tous les
syndicats et ONG à attirer l'attention et dénoncer les abus du gouvernement
Castro dans le domaine du droit des travailleurs [12]

Vers une opération paramilitaire

Les États-Unis ont multiplié les déclarations pour garantir qu'ils
n'envahiraient pas Cuba et en respecteraient la souveraineté. Simultanément,
l'administration Bush a recommencé à financer des groupes de mercenaires
encadrés par des exilés. Dans le cas où ceux-ci prendraient une initiative,
Washington ne manquerait pas de leur apporter son aide. C'est dans cet état
d'esprit que les Marines débarquant en Haïti après l'enlèvement du président
Aristide par les Forces spéciales ont établi un périmètre de sécurité au
Mole Saint-Nicolas, situé à quelques encablures du rivage cubain, face à la
base militaire et au camp d'internement de Guantanamo [13].

Arthur Lepic

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[1] « Discours de George W. Bush sur la Commission d'assistance à un
Cuba libre », Maison-Blanche, 10 octobre 2003.
[www.reseauvoltaire.net]

[2] Le bail des États-Unis est arrivé à échéance et l'occupation se
poursuit illégalement. Le département d'État espère imposer un nouveau
traité sur le modèle de celui qui a été dicté au Panama.

[3] « Una breve historia de la contrarrevolución cubana » par Michael
Moore, Red Voltaire, 15 avril 2004.
[www.redvoltaire.net]

[4] « Coup d'État en Haïti » par Thierry Meyssan, Voltaire, 1er mars
2004 [www.reseauvoltaire.net]. Et « Paris relâche le
président haïtien » par Thierry Meyssan, Voltaire, 16 mars 2004.
[www.reseauvoltaire.net]

[5] « Le modèle bushien d'assurance sociale » par Paul Labarique,
Voltaire, 23 mai 2004. [www.reseauvoltaire.net]

[6] Sur le rôle de la société civile dans les tentatives de
déstabilisation de Cuba, voir « Les États-Unis en guerre de basse intensité
contre Cuba » par Philip Agee, Voltaire, 10 septembre 2003.
[www.reseauvoltaire.net]

[7] Voir notre enquête « Les dessous du coup d'État en Géorgie », par
Paul Labarique, Voltaire du 7 janvier 2004.
[www.reseauvoltaire.net]

[8] « El voto de Cuba : la trama diplomática » par Juan Gasparini, Red
Voltaire, 17 avril 2004. [www.redvoltaire.net]

[9] « Cuba n'a rien à cacher, ni rien de quoi rougir », Déclaration du
ministère cubain des Relations extérieurs, 4 mai 2003.
[www.reseauvoltaire.net]

[10] Pour ceux chez qui subsiste un doute sur la possible existence
d'un tel programme, voir l'article « Subverting Brazil and Cuba », par Saul
Landau, Counterpunch Magazine, 16/18 mars 2004.
[www.counterpunch.org]

[11] Voir les recommandations du rapport, p.45

[12] C'est ce à quoi s'emploie actuellement la délégation de l'AFL-CIO
à l'Organisation internationale du Travail (OIT) à Genève. Nous avons
commencé la publication d'une étude en plusieurs volets de Paul Labarique
sur l'ingérence syndicale de la CIA et traiterons prochainement de ces
évènements. « AFL-CIO ou AFL-CIA ? », Voltaire du 2 juin 2004
[www.reseauvoltaire.net] , et « 1962-1979, l'AFL-CIO
et la contre-insurrection syndicale », Voltaire du 11 juin 2004.
[www.reseauvoltaire.net]

[13] « The American Learning Zone », par Tom Reeves, Counterpunch, 14
avril 2004. [www.counterpunch.org] « Convertir a
Haití en portaviones contra Cuba y Venezuela » par Victor Ego Ducrot,
Question, mars 2004. [www.redvoltaire.net]

Page d'origine : www.reseauvoltaire.net/article14208.html

Jean-Paul Moreau
M
20 juin 2004 14:27
Pour vous faire votre propre opinion sur cuba....d'autre part une rediffusion de l'entretien avec Fidel Castro est prévu tous les soirs à 22H25 sur la chaine histoire.......je vous conseille le dernier entretien (qui aura lieu Samedi prochain à 22H25) où Fidel Castro parle de l'avenir sans lui dans l'ile....

Voilà quelques liens pour vous faire votre propre opinion

[www.histoire.fr]

[www.monde-diplomatique.fr]

[www.granma.cu]

[www.radiohc.cu]


[www.rsf.fr]


Extrait de granma international


17 Mai 2002Carter: le blocus est antinord-américain

• Satisfait de l'accueil qui lui a été fait et de la liberté de réunions et mouvements dont il a joui • Il enverra un rapport sur sa visite à la Maison-Blanche, au Département d'État et au Congrès • Il insiste sur la profonde impression que lui ont causée les acquis cubains en matière de santé et d'éducation

PAR MIREYA CASTAÑEDA

JIMMY Carter, 39e président des États-Unis, a déclaré avoir joui d'une totale liberté de mouvement et de réunion durant son séjour à Cuba (12-17 mai), réalisé à l'invitation du président Fidel Castro, qui l'a raccompagné à l'aéroport ce vendredi, à l'issue de sa visite.

Au cours d'une conférence de presse tenue au Palais des Congrès quelques heures avant son départ, Carter, s'exprimant cette fois en anglais, a fait une déclaration initiale dans laquelle il a renouvelé sa satisfaction pour cette invitation, pour l'accueil reçu et pour la liberté dont il a joui pour se réunir «avec qui nous souhaitions le faire».

L'ex-président a dit avoir voyagé avec dans l'esprit trois objectifs fondamentaux: établir la plus large communication possible avec le peuple cubain, avoir d'amples discussions avec le président Fidel Castro, des personnalités du gouvernement et d'autres fonctionnaires, et voir ce pays pour, de retour aux États-Unis, contribuer à améliorer les relations bilatérales, «très tendues ces 40 dernières années».

Je sens que j'ai eu du succès quant au deux premiers objectifs —a-t-il dit— car mon discours à l'Université de La Havane et les questions et les réponses qui ont suivi, transmises en direct par la télévision et la radio cubaines, ont été ensuite publiées dans Granma et d'autres journaux.

Évoquant ses conversations avec le président cubain, il a indiqué que bien qu'il n'ait pas l'habitude de révéler des détails, tout l'agenda avait été traitée dans son discours à l'Université.

Il a annoncé qu'à son retour il rédigera un rapport complet, comme il le fait à chacun de ses voyages à l'étranger, à l'intention de la Maison-Blanche, du secrétaire d'État et des membres du Congrès.

Au cours de ces brèves journées j'ai eu l'occasion de connaître les apports de Cuba dans l'éducation, la santé et l'agriculture, et je suis particulièrement impressionné —a-t-il dit— par le développement de la médecine et son étude. Il s'est montré très touché par ce qu'il a vu à l'École des Sciences médicales, où étudient 8 000 jeunes de 24 pays, y compris les États-Unis, tous les frais étant pris en charge par le gouvernement cubain.

L'ex-président nord-américain a qualifié de succès extraordinaires ce qu'a obtenu Cuba dans le traitement des enfants handicpés mentaux ou moteurs. Il a expliqué en outre qu' hors programme il a visité un marché où les paysans privés peuvent vendre librement leurs produits, et qu'il était bondé d'acheteurs.

Carter a indiqué que ni lui ni la délégation qui l'accompagnait ne se sont heurtés à des limitations pour rencontrer des religieux protestants, catholiques et juifs, ainsi que des dissidents, pas plus que pour se déplacer à l'intérieur ou hors de La Havane.

Il a assuré qu'en général tout a été magnifique, mais —a-t-il signalé— après 43 ans d'animosité, une brève visite ne peut pas tout changer, mais «j'espère qu'elle servira à quelque chose».

Lorsqu'est venu le moment des questions et des réponses (environ 45 minutes), pratiquement tout avait été dit au cours de l'intervention initiale de Carter: la gratitude pour l'hospitalité, l'espoir de voir s'améliorer les relations bilatérales, les thèmes des conversations avec le président Fidel, le dit Projet Varela et les grandes réalisations cubaines dans la santé et l'éducation.

COOPÉRATION ENTRE SCIENTIFIQUES

L'ex-président a s'est dit une fois de plus impressionné par les acquis scientifiques, et il a assuré qu'il aimerait voir une coopération sans réserves entre les scientifiques cubains et nord-américains, par exemple dans le domaine des Sciences neurologiques, de la recherche sur le sida et de la production de vaccins tels que celui contre l'hépatite B. «J'aimerais que ma visite serve à élargir ces échanges».

Carter a ajouté que les échanges d'étudiants universitaires devraient être retiré des problèmes politiques (il a dit avoir été surpris d'en voir tant en ce moment à Cuba, dont certains de Georgia Tech), de même que le tourisme.

Le sujet du blocus (embargo pour les États-Unis) a également été abordé, et Carter s'est prononcé en faveur de sa suppression. Il a précisé que sa position s'appuie principalement sur le fait que cette politique restreint les droits des citoyens nord-américains à voyager et à faire du commerce avec n'importe quel pays au monde. «Je pense que l'embargo est antinord-américain».

Il a attiré l'attention sur un aspect humanitaire dans sa position contre le blocus, et il a dit avoir visité, sans préavis, des centres de santé où il a pu apprécier la qualité des services, mais que le manque d'équipements et de médicaments le préoccupent. Du point de vue humanitaire —a-t-il indiqué—, on doit permettre la vente ou la donation sans réserve de médicaments ou d'équipements.

Quelqu'un lui ayant demandé s'il se sentait «mal à l'aise» vis-à-vis du président Bush, il a nié, rappelant qu'avant de voyager à Cuba il avait eu des réunions d'information à la Maison-Blanche, ainsi qu'avec le Département d'État et la conseillère pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice.

Par contre le thème des prisonniers afghans dans la base de Guantanamo a incommodé Carter, qui a dit être réticent à répéter dans un pays étranger la critique faite publiquement il y a deux mois à l'administration Bush. Il considère que les prisonniers afghans doivent recevoir un traitement et un procès justes. «Je m'inquiète pour leurs droits humains».

En général, l'ex-président nord-américain s'est montré favorable à une meilleure collaboration entre les États-Unis et Cuba à l'aube du XXIe siècle, comme il l'avait dit dans sa conférence à l'Universiteé de La Havane.


[www.granma.cu]


RSF


Bob Ménard perd les pédales



PAR JEAN-GUY ALLARD, spécialement pour Granma international
mercredi 23 juillet 2003.




IL paraît que Robert « Bob » Ménard, le secrétaire général à vie de Reporters sans frontières (RSF), ne supporte pas que l'on critique ceux qui lui fournissent la portion secrète de son financement. Le gourou obsessif de la « liberté de presse » (version néo-libérale) a perdu récemment les pédales quant un chercheur universitaire lui a signalé, au cours d'une entrevue, que l'organisation nord-américaine Freedom House, filiale reconnue de la CIA, avait distribué 775 000 dollars aux « journalistes indépendants » qui alimentent les réseaux de désinformation anti-cubains hors de l'île.

« J'ai lu dans Granma, ce grand journal, que je suis un agent de la CIA », a commenté Ménard, ironique, en faisant référence à un texte publié dans Granma international sous le titre « Ménard, agent de la CIA et menteur sans frontières ». Le « leader » de RSF a cependant perdu brusquement son flegme arrogant quand Salim Lamrani, un spécialiste de la communauté cubano-américaine aux États-Unis l'a interrogé au sujet des activités couvertes de Frank Calzon, le mercenaire de la CIA d'origine cubaine qui gère les opérations anti-cubaines de la Freedom House.

L'entrevue, effectuée par Lamrani dans le cadre de la rédaction d'un important travail académique intitulé « Le lobby cubain aux États-Unis de 1959 à nos jours », est publiée, en français, sur le site web de Cuba Solidarity Project.


« Ce n'est pas vrai, c'est du baratin ! » a vociféré Ménard, bien connu pour son tempérament explosif et son incapacité à accepter l'opinion d'autrui. « Vous vous trompez, vous ne savez pas ce que c'est et, vous, faites attention ! »

Ayant apparemment perdu le contrôle de ses nerfs, le secrétaire général auto-proclamé de RSF s'est fait menaçant (« Vous ne pouvez pas dire des choses pareilles ! ») pour ensuite se lancer dans une rhétorique incompréhensible : « Vous comprenez, je les défends parce que ce sont des gens avec qui je ne suis pas d'accord. Mais parce que je ne suis pas d'accord avec eux, je n'accepte pas qu'on dise des choses infamantes. C'est infamant de dire ça ! Qu'est ce qui vous permet de dire un truc pareil ? »

« M. Shuchman qui est le président de la Freedom House, est un monsieur respectable qui est attaché aux droits de l'homme », a vitupéré Ménard avant de faire une étrange apologie d'une organisation aussi identifiée à la CIA que la tour Eiffel l'est à la capitale française.

« Freedom House ce sont des gens qui se battent depuis des années pour la liberté dans le monde entier ! Lisez leur dernier rapport ! Vous avez lu leur dernier rapport ? Vous voulez que je vous donne leur dernier rapport ? » a lancé Ménard, déchaîné.

LES CINQ, CONNAIS PAS

Dans une autre partie de l'entrevue, le défenseur breveté de la liberté de presse donne une certaine idée des fondements de sa pensée sur le fait que la presse parisienne a ignoré les déclarations de l'ambassade cubaine suite aux graves incidents qu'il avait lui-même provoqués, Ménard, retrouvant son arrogance, répond : « Si ça n'intéresse personne, les médias n'en parlent pas ! » Et le tour est joué.

Et pourquoi la presse dite occidentale ne parle pas non plus des cinq patriotes cubains incarcérés aux États-Unis ?, demande ensuite l'auteur de l' entrevue.

« Je ne connais pas cette affaire », répond Ménard. Incroyablement. S'il ignore tout des patriotes cubains incarcérés pour avoir pénétré les secteurs terroristes de Miami, il est certains que Ménard connaît bien quelques membres, parmi les plus remarquables, de cette cupula.

Parmi ses « contacts » de South Florida se trouve un autre personnage dont les liens avec la CIA sont bien documentés : Orlando Gutierrez-Boronat, président du Directoire révolutionnaire cubain, un groupe qui en 2000 a reçu plus de 1,1 million de dollars pour ses activités de désinformation et dont l'objectif actuel est d'impliquer Cuba dans le terrorisme international pour justifier une agression.

Ces fonds ont été accordés par la United States Agency for International Development (USAID) et la National Endowment for Democracy (NED), les pourvoyeurs d'argent sale de l'agentazo Bob Ménard.

Dans un excellent article publié en mai 2002 par le quotidien mexicain La Jornada, sous les signatures de ses correspondants à Washington, Jim Cason et David Brooks, on révélait comment l'organisation de Gutierrez-Boronat recevait 89% de son budget de ces deux organes du pouvoir impérial dont la mission est de déstabiliser à force de propagande les gouvernements des pays dont les orientations politiques ne conviennent pas à ses intérêts.

Selon l'article, entre 1996 et 2000, le gouvernement nord-américain a distribué 6 419 275 à 15 ONG et trois universités impliquées dans des activités anti-cubaines. En 2000, ces subsides ont été élargis de 5 millions de plus, un niveau qui a été maintenu en 2002.

Le journal a cependant signalé une étude de la firme d'audit Price Waterhouse Coopers qui a conclu que la plus grande partie de ces fonds demeure dans les poches de ceux qui les gèrent.

Illustration des ramifications de cette conspiration de la désinformation, Gutierrez a dit poétiquement de Radio Marti, cette succursale de la Voice of America que les reporters mercenaires payés par Ménard alimentent frénétiquement, que cet organe de propagande s'était converti « en la première source d'information de l'opposition » (cubaine, suppose-t-on).

DERRIÈRE LA FAÇADE, LE TERRORISME

Il appert que Gutierrez-Boronat (il préfère désormais ne plus s'en souvenir) a été membre de l'Organisation pour la libération de Cuba du terroriste notoire Ramon Saul Sanchez Rizo, un groupe actif entre 1980 et 1984 qui a aussi eu parmi ses complices Pedro Crispin Remon, aujourd'hui détenu à Panama avec le chef de bande Luis Posada Carriles.

Remon, selon le FBI, est l'auteur du meurtre du diplomate cubain Félix Rodriguez et a participé à l'assassinat de Eulalio José Negrin, dans sa résidence du New Jersey, sous les yeux de son fils de 12 ans.

Des années plus tard, Gutierrez-Boronat ne cache pas, de toutes façons, sa sympathie pour ceux qui utilisent la violence comme instrument de lutte politique.

Son bras droit, Janisette Rivero, appartient à la troupe qui se manifeste annuellement à Genève, dans les couloirs de la Commission des droits de l' homme de l'ONU... un endroit où Reporters sans frontières vient d'être déclaré persona non grata.

Robert Ménard, dont la connaissance de Cuba est plus que rudimentaire selon les réponses qu'il a données au chercheur universitaire Lamrani, a lancé à Paris une bruyante campagne de propagande anti-cubaine dans le but de convaincre les français d'écarter Cuba comme destination touristique. Cette campagne a peu à voir avec le journalisme qu'il prétend défendre. Mais il a certainement à voir avec les objectifs de la CIA d'affaiblir l'économie cubaine qui continue à se développer malgré tous les préjudices du blocus nord-américain.

L'obsession de Ménard au sujet de Cuba n'est en rien le fruit de sa propre initiative. Elle correspond cependant complètement au profil que la CIA lui a désigné, un profil si souvent observé dans d'autres cas, comme celui de la Freedom House et de son capo, le vétéran agentazo Frank Calzon.

(Ménard serait-il tellement naïf qu'il ignorerait que son ami Calzon est un dinosaure de la CIA, au point d'avoir recruté personnellement, dès le début des années 70, Otto Reich, l'actuel cerveau de la politique latino-américaine de la Maison Blanche, malgré la volonté du Sénat ? Et que les fonds de déstabilisation de la USAID sont entre les mains d'un autre cubano-américain, le doublement bien nommé Adolfo Franco, un des chiots de la congressiste Ileana Ros-Lehtinen ?)

UNE PROFONDE IGNORANCE

D'un autre côté, l' « homme fort » de RSF ignore beaucoup de choses des réalités cubaines comme il l'a montré lorsqu'il est venu porter son salaire de mercenaire à Nestor Baguer Sanchez Galarraga, alors président de l' Association des journalistes indépendants qui s'est révélé être l'agent Octavio des organes cubains de contre-espionnage. Ménard a montré à Baguer non seulement toute l'ampleur de son ignorance mais aussi son profil d'agent patenté de la compagnie.

Dans le livre Los Disidentes, de Rosa Miriam Elizalde et Luis Baez, récemment publié, l'agent Octavio raconte comment Ménard lui a livré « des feuilles, du papier à lettres, des rubans de machines à écrire, une douzaine de stylos à bille et 1 000 dollars ».

Une procédure calquée sur celle qu'utilisent tous les « honorables correspondants » de la CIA impliqués dans cette opération d'approvisionnement des mercenaires, dont l'orientation et la supervision est jalousement assurée par le chef de la Section des intérêts nord-américains à la Havane.

On sait bien désormais comment Bob Ménard a confessé, à un moment donné, au cours d'une entrevue accordée, celle-là, à Calvo Ospina et Katlijn Declercq puis publiée dans le livre Dissidents ou mercenaires ?, de quelle façon il se consacrait ainsi à payer leurs « honoraires » à un certain nombre de prétendus journalistes qu'on lui avait assignés.

Aussi malhonnête soit-il, il ne peut faire montre d'ignorer à la fois les liens terroristes de ses amis de Miami et de Washington et les véritables intentions de ses sponsors de Langley.

...ET UNE TRAJECTOIRE RÉVÉLATRICE

Il est certain que, au bout du compte, la trajectoire politique de Ménard, au fil des ans, est extrêmement révélatrice.

À une autre époque, le même personnage était un militant communiste, et des plus irréductibles.

Il a appartenu à une des tendances les plus intransigeantes de l'extrême gauche française.

Face à ses tergiversations d'aujourd'hui, on ne peut éviter de se poser la question : à quoi se consacrait alors Ménard ?

Quand, aujourd'hui, le même individu n'hésite pas à défendre le principe d' une certaine presse néo-fasciste, à recourir aux mensonges les plus grossiers pour attaquer le journalisme populaire du Venezuela ou à se lancer à la défense de ses copains de Freedom House, avec l'angoisse du désespoir, tandis qu'il attaque avec une fureur obsessive Cuba et sa révolution.

Vraiment, demeure-t-il un seul doute sur sa véritable identité ?

CUBA SOLIDARITY PROJECT [perso.club-internet.fr] "Lorsque les Etats-Unis sont venus chercher Cuba, nous n'avons rien dit, nous n'étions pas Cubains."

[www.rsf.fr]

Jean-Paul Moreau
k
20 juin 2004 14:42
c'est treeees long a lire !!!!
M
20 juin 2004 19:51
Et finalement, tu as lu ou pas?

Jean-Paul Moreau
i
20 juin 2004 20:01
Tient regarde Moreau je t envoie un discours interressant,je sais que tu l a

deja posté:





Monsieur George W. Bush

Le million de Cubains qui s’est réuni aujourd’hui pour manifester devant votre Section des intérêts n’est qu’une petite partie d’un peuple courageux et héroïque qui souhaiterait être ici avec nous si c’était possible physiquement.

Nous ne le faisons pas par hostilité envers le peuple nord-américain dont nous connaissons bien les racines morales, qui remontent à l’époque où les premiers pèlerins émigrèrent sur ce continent. Nous ne souhaitons pas non plus perturber les fonctionnaires, les employés et les gardiens de cet immeuble qui, dans l’exercice de ses fonctions, jouit de toute la sécurité et de toute la garantie qu’un peuple cultivé et civilisé comme le nôtre est capable de lui offrir. Nous nous réunissons, indignés, pour protester contre les mesures brutales, impitoyables et cruelles que votre gouvernement vient d’adopter contre notre pays, et pour les dénoncer.

Nous savons pertinemment ce que vous pensez de ceux qui vont défiler ici ou ce que vous prétendez en laisser accroire : des masses opprimées et assoiffées de libération que le gouvernement cubain fait descendre dans la rue. Vous ignorez absolument que ce peuple digne et fier qui a résisté pendant quarante-cinq ans à l’hostilité, au blocus et aux agressions de la puissance la plus redoutable de la Terre, aucune force au monde ne pourrait l’entraîner comme un troupeau marchant à la queue leu leu, chaque animal retenu par un licou.

Un homme d’Etat – ou quelqu’un qui prétend l’être – devrait savoir que les idées justes et vraiment humaines se sont avérées, tout au long de l’Histoire, bien plus puissantes que la force : de celle-ci, il ne reste que des ruines poussiéreuses et méprisables ; de celles-là, des traits lumineux que nul ne pourra éteindre. Chaque époque a eu droit aux siennes, bonnes ou mauvaises, qui vont s’accumulant. Mais il est échu à l’étape que nous vivons, dans un monde barbare, non civilisé et mondialisé, les pires, les plus sinistres et les plus confuses.

Dans ce monde que vous voulez imposer aujourd’hui, il n’existe pas la moindre notion de morale, de crédibilité, de justice, de sentiments humanitaires, pas le moindre principe élémentaires de solidarité et de générosité.

Tout ce qui s’écrit sur les droits de l’homme dans votre monde et dans celui de vos alliés qui partagent avec vous la mise à sac de la planète est un mensonge colossal. Des milliards d’êtres humains vivent la faim au ventre, sans assez d’aliments, sans médicaments, sans vêtements, sans chaussures, sans toit, dans des conditions infrahumaines, sans les connaissances les plus minimes et sans assez d’information pour comprendre leur tragédie et celle du monde où ils vivent.

Nul ne vous a sans doute jamais dit combien de dizaines de millions d’enfants, d’adolescents, de jeunes, de mères, de personnes d’âge mûr ou du troisième âge qui pourraient survivre meurent chaque année dans cet « Eden de rêves idyllique» qu’est la Terre, ni à quel rythme l’on détruit les conditions de vie naturelles et l’on gaspille en un siècle et demi, avec de retombées terriblement nocives, les hydrocarbures que la Terre a mis trois cent millions d’années à créer.

Il vous suffirait de demander à vos adjoints les chiffres précis concernant les dizaines de milliers d’armes nucléaires, chimiques et bactériologiques, de bombardiers, de missiles de grande portée et de grande précision, de cuirassés, de porte-avions, d’armes classiques et non classiques, suffisantes pour liquider toute vie sur la planète, dont disposent vos arsenaux.

Ni vous ni personne ne pourrait jamais plus se rendormir. Pas plus que vos alliés, qui tentent de rivaliser avec vous en matière d’arsenaux. Quand on constate le maigre sens des responsabilités, le peu de talent politique et le peu d’envie de réfléchir, au milieu de protocoles, de réunions et de conseillers, de ceux qui ont aujourd’hui le sort de l’humanité entre leurs mains, sans parler des déséquilibres entre leurs Etats respectifs, quand on constate, à mi-chemin entre la perplexité et l’indifférence, ce vrai asile de fous qu’est devenue la politique mondiale, comment bercer le moindre espoir ?

Je ne cherche pas à vous offenser ni à vous insulter, mais comme vous vous êtes proposé d’intimider ce pays-ci, de le terroriser et de détruire en fin de compte son système économico-social et son indépendance, voire, le cas échéant, sa propre existence physique, j’estime de mon devoir élémentaire de vous rappeler quelques vérités.

Qui vous donne le droit moral ou le droit tout court de parler de liberté, de démocratie, de droits de l’homme, alors que vous possédez le pouvoir de détruire l’humanité et que vous tentez par là de lui imposer votre tyrannie, tout en méconnaissant et en liquidant l’Organisation des Nations Unies, en violant les droits de n’importe quel pays, en menant de guerres de conquête pour vous emparer des marchés et des ressources du monde, en imposant des systèmes politiques et sociaux décadents et anachroniques qui conduisent l’espèce humaine à la perdition ?

Vous êtes vraiment mal placé pour parler de démocratie, et ce pour plusieurs raisons : entre autres, parce que tout le monde sait que votre accession à la présidence des Etats-Unis a été frauduleuse. Vous êtes vraiment mal placé pour parler de liberté parce que vous ne concevez le monde que sous la férule de la terreur que répandent les armes meurtrières que vos mains inexpertes peuvent déchaîner sur l’humanité.

Vous êtes vraiment mal placé pour parler d’environnement parce que vous ignorez absolument que l’espèce humaine court le risque de disparaître.

Vous taxez de tyrannie le système économique et politique qui a permis au peuple cubain d’atteindre les niveaux les plus élevés d’alphabétisation, de connaissances et de culture parmi les pays les plus développés du monde ; de réduire la mortalité infantile à un taux inférieur à celui de votre propre pays et d’offrir gratuitement à toute la population les services de santé, d’éducation et d’autres d’une grande importance sociale et humaine.

Vous entendre parler de droits de l’homme à Cuba est risible. Cela sonne creux, M. Bush ! Ce pays-ci est l’un des rares pays du continent qui n’a jamais connu en quarante-cinq ans une seul torture, un seul escadron de la mort, une seule exécution extrajudiciaire, où pas un seul dirigeant n’est devenu millionnaire dans l’exercice du pouvoir.

Vous n’avez pas la moindre autorité morale pour parler de Cuba, un pays digne qui résiste depuis quarante-cinq ans à votre blocus brutal, à votre guerre économique et à vos attaques terroristes qui ont coûté la vie de milliers de personnes et causé des milliards de dollars de pertes économiques.

Vous attaquez Cuba pour de sordides raisons politiques, en quête du soutien électoral d’un groupe toujours plus rabougri de renégats et de mercenaires sans éthique ni principes. Vous n’avez pas le moindre droit moral de parler de terrorisme, parce que vous êtes entouré d’un groupe d’assassins qui ont causé par des actes de cette nature la mort de milliers de Cubains.

Vous avez fait preuve de votre mépris de la vie humaine en n’hésitant pas à ordonner la mort extrajudiciaire d’un nombre inconnu, parce que secret, de personnes dans le monde.

Vous n’avez aucun droit, sinon celui que vous donne la force brute, de vous immiscer dans les affaires de Cuba, de proclamer à loisir la transition, ici, d’un système à un autre et d’adopter des mesures dans ce sens.

Vous pouvez, certes, exterminer ce peuple, le rayer de la carte du monde, mais – sachez-le – vous ne pourrez jamais l’asservir ni le soumettre de nouveau à la condition humiliante de néo-colonie des Etats-Unis !

Cuba se bat pour semer la vie dans le monde ; vous, vous vous battez pour y semer la mort. Tandis que vous tuez on ne sait combien de personnes par vos attaques-surprise et préventives tous azimuts, Cuba sauve la vie de centaines de milliers d’enfants, de mères, de malades et de personnes âgées dans le monde.

Tout ce que vous savez de Cuba, ce sont les mensonges que crachent les bouches voraces de la mafia corrompue et insatiable d’anciens batistiens et de leurs descendants, experts en fraudes électorales et capables d’élire à la présidence des Etats-Unis quelqu’un qui n’avait pas réuni les voix suffisantes pour remporter la victoire.

Les êtres humains ne connaissent pas la liberté et ne peuvent pas la connaître dans un régime où règnent autant d’inégalités que celui que vous représentez. Nul ne naît égal aux Etats-Unis. Dans les ghettos où vivent ceux d’origine africaine et latine, dans les réserves d’Indiens qui peuplèrent votre pays et furent exterminés, la seule égalité en cours est celle de la pauvreté et de l’exclusion.

Notre peuple, éduqué dans la solidarité et l’internationalisme, ne hait pas le peuple nord-américain, ne souhaite pas voir mourir de jeunes soldats de votre pays, Blancs, Noirs, Indiens, Métis, Latino-Américains bien souvent, que le chômage pousse à s’enrôler dans l’armée où ils sont ensuite expédiés dans n’importe quel « trou perdu » du monde dans le cadre d’attaques traîtresses et préventives ou de guerres de conquête.

Les tortures incroyables appliquées aux prisonniers en Irak ont scandalisé le monde.

Je ne prétends pas vous offenser, je vous l’ai dit. Je souhaiterais simplement qu’à un moment de loisir, l’un de vos conseillers vous mette ces vérités sous le nez, même si elles n’ont pas l’heur de vous plaire.

.......

Au nom du peuple cubain

Fidel Castro Ruz
M
20 juin 2004 20:04
Oui je l'ai déjà lu...mais merci quand même.......

Autre lien intéressant, celui de l'ambassade cuba au canada

[www.embacuba.ca]

Jean-Paul Moreau
M
22 juin 2004 23:49
Extrait de granma international

[www.granma.cu]


Les petits princes du monde entier sur scène
PAR IVAN TERRERO, de Granma international

 • SOUS la devise martiste 'Les enfants sont l’espérance du monde', Cuba se prépare à recevoir des délégations d’une trentaine de pays d’Europe et d’Amérique qui participeront au 8e Festival mondial de théâtre amateur infantile, prévu à La Havane du 19 au 25 juillet prochain.

Le Comité cubain de l’Association internationale de théâtre amateur (AITA) se propose de faire de ce festival une fête mondiale des enfants et des arts, qui comportera diverses manifestations artistiques —la principale étant le théâtre—, afin de démontrer l’importance de l’art dans la recherche de l’amélioration de l’humanité.

Zulema Armas, présidente du Comité cubain de l’AITA, a expliqué lors d’une conférence de presse que ce festival n’avait quitté qu’une fois le continent européen, en 2000, pour Toyama (Japon) et que c’est la première fois qu’il arrive en terre américaine et à Cuba.

Pour l’organisation de ce festival, Cuba avait de sérieux concurrents, dont les États-Unis, mais sa candidature a reçu l’appui de l’UNESCO et de l’UNICEF, ainsi que des pays latino-américains et de la Russie, a précisé Fernando Rojas Gutierrez, président du Comité organisateur du festival.

Le choix de La Havane s’est produit après la visite à La Havane de hauts fonctionnaires de cette organisation qui ont confirmé la capacité organisatrice de l’Île et l’importance qu’on y accorde à l’enfance.

Lors de cette rencontre, des enfants de diverses cultures montreront la manière dont ils perçoivent le présent et l’avenir de l’humanité et exprimeront leur joie, leur amour de la vie et leur espoir d’un avenir meilleur.

Divers espaces de la capitale ont été choisis pour ces activités: le complexe Morro-Cabaña pour l’inauguration, la clôture et la foire internationale des arts; le Théâtre national de Cuba pour les présentations théâtrales, et le Centre de conventions de Cojimar pour les rencontres.

Clara Garcia Martinez, directrice provinciale des maisons de la culture de la capitale, a signalé d’autre part que des spectacles seront également donnés en plein air et dans divers théâtres de la ville dans le cadre des activités récréatives estivales.

Des activités théoriques et pratiques sont également prévues pour les délégués, invités et observateurs, comme des prestations théâtrales des troupes présentes et des ateliers d’analyse des œuvres présentées au cours desquels les directeurs auront la possibilité d’exposer les méthodes et les techniques utilisées pour la mise en scène ainsi que le contexte social et culturel de leur travail.

Un Forum ouvert sera également proposé aux enfants qui pourront donner leurs impressions sur les pièces présentées, les ateliers et parler de l’influence de l’art pour l’harmonie sociale et la paix.

Les délégués, spécialistes, observateurs et directeurs des troupes invitées participeront à un Symposium international qui portera sur le présent et l’avenir du théâtre, le théâtre pour enfants, les traditions nationales et l’identité culturelle, la valeur éducative de cette manifestation culturelle, son rôle dans la transformation et l’enrichissement de la conduite humaine, ainsi que sur les méthodes et techniques pédagogiques utilisées pour le travail théâtral avec les enfants.

Jean-Paul Moreau
M
23 juin 2004 14:14
Extrait de Cuba solidarity project

Les nouvelles sanctions de Bush contre les familles cubaines vont bientôt
entrer en vigueur - limitations sévères des visites et montants d'argent
pouvant être envoyés sur l'île, etc .

Les gusanos, l'administration Bush, RSF, répètent à qui veut l'entendre que
les mesures de blocus et de boycott - volontaires ou imposées - ne visent
officiellement pas le "peuple cubain", mais le "régime cubain". Ah ouais ?

Dennis Hays, ancien directeur de la Fondation Nationale Cubano-Américaine a
parfaitement résumé l'idée derrière le renforcement du blocus (qui,
rappelons-le encore une fois, "n'existe pas" selon la formule consacrée des
anticastristes en Europe).

(concernant les nouvelles mesures)
"Il s'agit de permettre au peuple cubain de se lever et de dire "nous n'en
pouvons plus" ".
(Miami Herald, 19 Juin, 2004).

Cela s'appelle un lapsus révélateur autour d'une tentative de crime
humanitaire accompagnée d'un silence médiatique complice. Je crois avoir
tout dit. Merci pour votre attention.





Deuxième lettre ouverte de Fidel à Bush que, tout comme la première, il ne
lira pas bien entendu et que ses "conseillers" se garderont bien de lui
montrer. Là encore c'est dommage, parce que ça ne lui ferait pas de mal d
entendre un son de cloche différent que celui qu'il entend toute la journée
dans son bunker de la Maison-Blanche. Parce que l'empereur aurait bien
besoin, comme le faisaient ses pairs antiques, de faire une tournée dans ses
domaines pour voir comment ils vont !
Jacques

* * * *

SECONDE ÉPÎTRE



Chers compatriotes



Deux nouvelles infamies de l'administration nord-américaine - d'une part, l'
inclusion de Cuba, le 14 juin, sur une de ces listes arrogantes que rédigent
ceux qui se prétendent les maîtres du monde, autrement dit celle du
département d'Etat où notre pays est accusé de participer au trafic des
êtres humains et, calomnie gratuite, de promouvoir la prostitution, d'autre
part, la proclamation, le 16 juin, de nouvelles mesures cruelles de blocus
en vue d'asphyxier l'économie sur laquelle repose la vie de notre peuple -
me contraignent d'adresser un second message au président des Etats-Unis.



M. Bush



Je me dois d'être serein, mais aussi tout à fait sincère, même si je ne
recourrais pas aux insultes ou aux offenses de type personnel.



Inclure Cuba sur une liste de pays qui pratiquent le trafic des êtres
humains est cynique. Affirmer dans ce rapport arrogant que le département d'
Etat se voit obligé de souscrire chaque année que Cuba fait la promotion du
tourisme sexuel, y compris en utilisant des enfants, est encore plus infâme
et répugnant



Vous êtes à même de savoir que, en quête de réunification familiale, Cuba a
souscrit deux accords migratoires avec les Etats-Unis. Le premier, qui
remonte à 1984, n'a jamais été respecté par l'administration
nord-américaine. Ainsi, au lieu des vingt mille visas que les autorités s'
étaient engagées à délivrer chaque année, elles ne l'ont fait qu'à hauteur d
'un millier dix ans plus tard, soit 5 p. 100. À la suite de la crise
migratoire déclenchée en 1994, notre pays a signé un nouvel accord avec l'
administration nord-américaine, qui a été élargi l'année suivante et qui est
toujours en vigueur : dans ce cas, si elle a respecté pour l'essentiel la
quantité de visas à délivrer, elle n'a pas tenu son engagement obligatoire
et fondamental d'éviter d'encourager par tous les moyens l'émigration
illégale.



La loi d'Ajustement cubain, une loi assassine de l'administration
nord-américaine, reste toujours en vigueur sans la moindre justification et
s'est même vue affublée de nouveaux stimulants. Cette loi absurde et
immorale a coûté un nombre incalculable de vies cubaines, dont celles de
nombreux enfants. C'est elle qui a été au départ d'un trafic des êtres
humains odieux par des passeurs qui, utilisant des vedettes rapides,
arrivent à n'importe quel endroit de nos côtes. Cuba punit sévèrement ces
faits, à l'inverse des administrations nord-américaines qui, pour des
raisons politiques bien notoires ayant à voir avec l'Etat de la Floride, se
croisent les bras.



Aucun pays au monde n'offre autant de protection physique et morale, autant
de santé et autant d'éducation à ses enfants que Cuba. Vous devriez savoir
qu'il meurt plus d'enfants aux Etats-Unis, dans leur première année de vie,
qu'à Cuba. La totalité des enfants et des adolescents de notre pays, y
compris ceux qui souffrent d'un handicap mental ou physique, vont à l'école
et font des études.



Comment pouvez-vous ignorer que la moyenne d'élèves par salle de classe et
par professeur est de trente aux Etats-Unis, alors qu'elle est inférieure à
vingt à Cuba, et que les résultats scolaires de nos élèves dépassent d'ores
et déjà ceux de n'importe quel pays développé ?



Nos services de santé ont élevé l'espérance de vie de chaque enfant de moins
de 60 ans en 1959, selon des estimations, à 76,13.



Malgré le blocus que vous nous imposez et l'effondrement du camp socialiste,
le chômage à Cuba n'est que 2,3 p. 100, un taux largement inférieur à celui
de votre pays qui est le plus riche et le plus industrialisé du monde.



Vous devriez avoir honte de tenter d'asphyxier économiquement le peuple qui,
en butte depuis plus que quatre décennies à un blocus et à une guerre
économique, à des agressions armées et à des actions terroristes, est
capable de réaliser de telles prouesses. Vous n'avez rien de tel à montrer
chez vous.



Vous vous efforcez d'étrangler notre économie et vous menacez de faire la
guerre au pays dont vingt mille médecins prêtent leurs services aujourd'hui
dans soixante-quatre pays du tiers monde, aux endroits les plus reculés.
Bien que vous disposiez des ressources de la puissance la plus riche de la
Terre, votre administration n'en a pas envoyé un seul, contrairement à Cuba.



Le génocide que signifie le décès de plus de dix millions d'enfants et de
plusieurs dizaines de millions d'adultes - qui pourraient se sauver - du
fait des formes les plus variées de pillage et de vol auxquelles les pays du
tiers monde sont soumis à travers l'ordre économique mondial, désormais
intenable, que les pays riches ont imposé au détriment de 80 p. 100 des
habitants de notre planète, devrait peser sur votre conscience, ainsi que
sur celles des dirigeants des Etats les plus riches.



Quelqu'un de votre entourage devrait vous informer de ces problèmes et de
ces vérités, au lieu de vous gaver sans cesse d'intrigues et de mensonges.



Au sujet de Cuba, vous vous laissez entraîner par la croyance fanatique que
votre réélection de novembre dépend du soutien d'une mafia foncièrement
terroristes de vieux émigrés et de leurs descendants, dont une partie
importante provient du groupe de criminels de guerre et de voleurs du régime
de Batista qui se sont réfugiés aux Etats-Unis, y emportant leur butin et y
jouissant de l'impunité. D'autres se sont enrichis grâce aux services qu'ils
ont prêtés pendant longtemps sous forme d'actes de terrorisme et d'
agressions qui ont coûté bien du sang à notre peuple. Ces groupes sont
toujours plus discrédités et chaque fois moins influents. Tout le monde se
rappelle ce qu'il s'est passé en Floride aux dernières élections où ils ont
commis de nombreuses fraudes - ce sont de vrais experts dans cet art - et où
vous n'avez remporté la victoire que par cinq cent dix-huit voix. Je ne veux
pas vous humilier en fouillant trop dans ce thème sordide et désagréable. Je
préfère me borner à vous dire en toute franchise que les erreurs auxquelles
vous pousse votre compromission avec cette mafia risquent d'être décisives,
mais à l'inverse, aux prochaines élections.



Le peuple nord-américain en a désormais par-dessus la tête de l'influence
éhontée que ces groupes exercent sur la politique extérieure et intérieure d
'un pays si important. Votre dépendance d'envers ces groupes finira par vous
ôter bien des voix, pas seulement en Floride, mais dans tout le pays.



Quand vous prohibez aux Nord-Américains de voyager à Cuba en les menaçant d'
une répression brutale, vous violez un principe constitutionnel et un droit
dont ils se sont toujours sentis fiers. Vous révélez par là, de plus, votre
peur politique.



Alors que Cuba a ouvert sans hésitation ni peur ses portes, sauf très rares
exceptions, aux émigrés pour qu'ils visitent leur pays d'origine, alors qu'
elle les a même autorisés récemment à le faire autant de fois qu'ils le
souhaiteraient sur simple présentation d'un passeport valide à renouveler
tous les deux ans, vous appliquez au contraire des mesures impitoyables et
inhumaines contre les familles cubaines qui les considèrent comme un outrage
à leur culture et à leurs traditions ancestrales. Ne plus autoriser les
Cubains vivant aux USA, nationalisés ou non, qu'à rendre visite à leur
famille - et seulement la plus proche - qu'une fois tous les trois ans, même
si ces proches sont au bord de la mort, est d'une cruauté inqualifiable.
Nombre de Cubano-Américains pensent déjà à un vote sanction.



Pour des raisons foncièrement électorales, vous moquant des résolutions
votées par la quasi-totalité des membres des Nations Unies, vous venez d'
adopter de nouvelles mesures de rétorsion économique encore plus brutales
contre le peuple cubain, des mesures qui soulèvent l'indignation de l'
opinion publique mondiale et de l'immense majorité de l'opinion publique

nord-américaine.



Le pire de votre politique maladroite et insensée contre Cuba est que
vous-même et votre groupe de proches conseillers avez déclaré sans la
moindre pudeur votre volonté d'imposer de force ce que vous appelez la «
transition politique à Cuba » au cas où je mourrais au poste que j'occupe
actuellement, et de faire toute votre possible, selon vos propres aveux,
pour la hâter au maximum. Vous savez très bien ce que cela veut dire en
langage mafieux.



Votre pire manque de scrupules a été peut-être d'annoncer que les premières
heures seront décisives, car vous avez à l'idée d'interdire à tout prix,
quelles que soient les cirsonstances, qu'une nouvelle direction politique et
administrative prenne en charge la conduite de notre pays, ignorant
résolument par là la Constitution cubaine, les facultés réservées à l'
Assemblée nationale du pouvoir populaire et à la direction de notre parti,
et les fonctions que la loi fondamentale et les plus hautes institutions du
peuple concèdent - comme dans n'importe quel autre pays du monde - à ceux
qui occupent les responsabilité pertinentes qu'ils doivent exercer
sur-le-champ.



Et comme votre idée ne peut se concrétiser qu'en dépêchant des troupes pour
occuper des points clefs de notre pays, vous proclamez par là ouvertement
votre dessein d'intervenir militairement. Voilà pourquoi je vous ai envoyé d
'avance, le 14 mai, mon salut à ce César que vous campez, m'inspirant des
gladiateurs contraints de se battre jusqu'à la mort dans le cirque de l'
ancienne Rome.



J'estime utile d'ajouter aujourd'hui quelques petites réflexions
supplémentaires.



Sachez que votre marche sur Cuba ne sera pas facile du tout. Notre peuple
résistera à vos mesures économiques, quelles qu'elles soient. Quarante-cinq
ans de lutte héroïque face au blocus et à la guerre économique, aux menaces,
aux agressions, aux plans d'assassinat de dirigeants, aux sabotages et au
terrorisme, loin de l'affaiblir, ont renforcé la Révolution.



Voilà quarante-trois, l'invasion traîtresse de Playa Girón a été liquidée en
moins de soixante-six heures de combat sans trêve, contrairement à tous les
calculs de brillants experts.



Certains d'entre nous qui dirigeons cette Révolution ont vécu une expérience
singulière : une poignée d'hommes qui avait pu réunir à peine sept fusils
est parvenue à vaincre, en enlevant des armes à l'ennemi au combat, les
forces militaires de Batista, équipées, entraînées et conseillées par les
Etats-Unis et se chiffrant à quatre-vingt-cinq mille hommes.



Un an et six mois après Playa Girón, en octobre 1962, la menace réelle d'une
attaque nucléaire n'a même pas fait ciller un seul combattant cubain. Et,
malgré l'accord conclu entre les deux superpuissances, nous n'avons autorisé
aucune inspection de notre territoire,



Des dizaines d'années de sale guerre, de sabotages et de terrorisme où vos
amis actuels de Miami se sont particulièrement distingués n'ont pu faire
plier Cuba.



L'effondrement du camp socialiste en Europe et la disparition de l'URSS, ce
qui nous a privés de marchés, de combustibles, d'aliments et de matières
premières, face à un blocus renforcé par les lois Torricelli et
Helms-Burton, n'ont pas ébranlé le peuple cubain, et ce qui semblait
impossible a eu lieu : nous avons résisté ! Si quelque chose est bel et bien
dans le sang même et dans les traditions des patriotes cubains, et ce depuis
la dernière guerre contre le colonialisme espagnol où ils attaquèrent,
épuisèrent et vainquirent les trois cent mille soldats de l'Espagne, c'est
cet esprit-là consistant à lutter contre l'impossible et à vaincre.



Je n'ai pas l'intention, monsieur le Président des Etats-Unis, de vous morti
fier ni de vous empoisonner la vie par ces quelques rappels. Je tiens tout
simplement à vous faire savoir ce qu'est Cuba, ce qui signifie une
révolution véritable et profonde, et ce qu'est le peuple que vous regardez
de haut.



La population cubaine possède aujourd'hui la culture et la conscience
politiques les plus élevées du monde. Nous ne sommes pas un peuple de
fanatiques : nous somme un peuple d'idées. Nous ne sommes pas un peuple d'
analphabètes ou de semi-analphabètes : nous sommes un peuple où les études
supérieures se font massives et s'universalisent. Nous sommes un peuple
courageux et patriote. À ces rêves d'une société vraiment jute et humaine,
nous ajoutons l'expérience et la connaissance, quelque chose que vous aurez
beaucoup de mal à saisir s'il en faut en croire votre fondamentalisme et vos
manières d'agir messianiques.



Nous ne sommes plus une poignée d'hommes décidés à vaincre ou à mourir. Nous
sommes des millions d'hommes et de femmes qui possédons les armes
suffisantes, nous sommes des centaines de milliers d'officiers bien formés
qui savons très bien comment les employer dans une guerre moderne à
technologie de pointe, nous sommes une masse énorme de combattants qui
connaissons très bien les points forts et les points faibles de ceux qui
nous menacent, malgré les énormes ressources technologiques dont ils
disposent en armes.



Ma disparition - pour des causes naturelles ou autres - n'entraverait
absolument pas, en cas d'invasion de notre pays, notre capacité de lutte et
de résistance dans les conditions de Cuba actuelles. Il y a en chaque chef
politique et militaire de n'importe quel niveau, en chaque soldat, un
commandant en chef potentiel qui sait ce qu'il faut faire, et, dans des
circonstances données, chaque homme peut même devenir son propre commandant
en chef.



Vous ne disposerez pas d'un jour, d'une heure, d'une minute ni même d'une
seconde pour empêcher le relais immédiat de la direction politique et
militaire de notre pays. Les ordres relatifs à ce qu'il faut faire sont déjà
donnés. Chaque homme et chaque femme occupera son poste de combat sans
perdre une seconde.



Je vous ai déjà dit clairement, le 14 mai, devant plus d'un million de
Cubains qui ont défilé ensuite devant votre Section des intérêts, ce que je
devais faire et ce que je ferai. C'est cela qui m'incombe. Je vous le répète
aujourd'hui encore et vous suggère, à vous-même et à vos conseillers, de ne
pas inventer de vengeances sordides contre notre peuple. De ne pas inventer
de folles équipées telles des opérations coup-de-poing ou des guerres d'
usure en recourant à des techniques de pointe, parce que les événements
peuvent échapper à votre contrôle. Des choses indésirables pourraient
survenir qui ne seraient bonnes ni pour le peuple cubain ni pour le peuple
nord-américain. Elles risqueraient de faire voler en éclats les accords
migratoires, de provoquer des exodes massifs que nous ne serions pas en
conditions d'empêcher, de déclencher une guerre totale entre de jeunes
soldats nord-américains et le peuple cubain, ce qui serait extrêmement
triste.



Je peux vous certifier que vous ne gagneriez jamais cette guerre. Vous ne
ferez pas face ici à un peuple divisé, à des ethnies opposées ou à de
profonds clivages religieux, et vous ne verrez pas de généraux félons à la
tête de nos troupes : vous vous heurterez à un peuple solidement uni par une
culture, par des sentiments solidaires et par une ouvre sociale et humaine
sans précédent dans l'Histoire. Vous ne vous couvrirez pas de gloire en
engageant une action militaire contre Cuba.



Notre peuple ne renoncera jamais à son indépendance, ne renoncera jamais à
ses idéaux politiques, sociaux et économiques.



Cuba s'est solidarisée à fond avec le peuple nord-américain à la suite de l'
attaque douloureuse et injustifiable contre les Tours jumelles. J'ai exposé
ce même jour nos vues qui sont en train de se confirmer avec une précision
quasi mathématique. Ce n'est pas en faisant la guerre que vous mettrez fin
au terrorisme et à la violence dans le monde, mais vous avez pourtant
utilisé cet épisode tragique comme prétexte pour imposer à la planète une
politique de terreur et de force.



Vos mesures contre le peuple cubain sont atroces et inhumaines. Le peuple
cubain peut prouver que vous voulez détruire un pays qui a sauvé et qui
continue de sauver par ses services médicaux des centaines de milliers de
vies dans les pays pauvres du monde, qui pourrait même être capable de
sauver autant de citoyens pauvres des Etats-Unis qu'il est mort de
personnes, à savoir trois mille, dans les ruines des Tours jumelles.



Vous n'êtes sûrement pas sans savoir que 44 millions de personnes aux USA n'
ont pas d'assurance-maladie, qu'en deux ans 82 millions en ont été
dépourvues à un moment ou un autre parce qu'elles ne pouvaient pas payer les
énormes frais qu'impliquent dans votre pays un service aussi vital. Cette
carence cause au bas mot des dizaines et des dizaines de milliers de morts
aux USA tous les ans, peut-être trente ou quarante fois plus que dans l'
effondrement des Tours jumelles. Quelqu'un devrait faire les calculs exacts.



En à peine cinq ans, Cuba est prête à sauver la vie de trois mille
Nord-Américains pauvres. De nos jours, il est parfaitement possible de
prévoir et d'éviter une attaque cardiaque qui peut être mortelle, et de
soigner des maladies qui conduisent inexorablement à la mort. Ces trois
mille Nord-Américains pourraient venir dans notre pays, accompagnés chacun d
'une autre personne, et recevoir un traitement absolument gratuit.



Je voudrais vous poser une question, M. Bush, qui relève de la morale et des
principes : seriez-vous prêt à autoriser ces citoyens pauvres à venir dans
notre pays dans le cadre d'un programme destiné à sauver une vie pour
chacune de celles qui ont été emportées dans l'attaque atroce contre les
Tours jumelles ? S'ils acceptaient cette offre et décidaient de venir, les
puniriez-vous ?



Prouvez donc au monde qu'il existe une solution de remplacement à l'
arrogance, à la guerre, au génocide, à la haine, à l'égoïsme, à l'hypocrisie
et au mensonge !



Au nom du peuple cubain



Fidel Castro Ruz

Le 21 juin 2004


[perso.club-internet.fr]

Jean-Paul Moreau
M
24 juin 2004 12:53
Extrait du journal l'humanité:


[www.humanite.presse.fr]


Bush contre Cuba et contre nous tous Rémy Herrera (*), économiste, chercheur au CNRS.
Bush approuvait le 6 mai dernier un rapport de la commission pour l’aide à une Cuba libre, qui détaille une série de nouvelles mesures destinées à durcir l’embargo contre l’île.

Cet embargo, vieux de quarante-trois ans, vise ouvertement à infliger le maximum de souffrances au peuple cubain, " causer la faim et le désespoir ", selon les termes du département d’État des États-Unis. La quasi-unanimité des États membres de l’Assemblée générale des Nations unies le condamne. En 2003, 179 pays ont voté pour sa levée, et trois contre : les États-Unis, Israël et les îles Marshall. Mais ce durcissement résonne pour Bush comme l’aveu d’un échec - un de plus. Car le dispositif de contrainte arbitraire imposé par les États-Unis a échoué à bloquer la récupération de l’économie, réelle et régulière depuis 1994 : le taux de croissance du PIB est, en moyenne, sur les dix dernières années, plus soutenu à Cuba que dans les autres pays d’Amérique latine. Si l’embargo nie au peuple cubain le droit à l’autodétermination, comme son droit au développement, l’important pour nous est de comprendre qu’en attaquant Cuba, c’est notre liberté à tous qu’attaque Bush.

La grande nouveauté des mesures prises par l’exécutif états-unien réside dans le fait qu’elles portent désormais atteinte aussi aux libertés des Cubains vivant aux États-Unis. Atteinte à leur liberté de circuler : les voyages à Cuba seront à présent soumis à une autorisation délivrée au cas par cas (au lieu de la permission générale accordée auparavant) et restreints à une visite tous les trois ans (contre une par an jusqu’ici). Atteinte à leur liberté d’aider qui ils aiment : les envois de devises vers Cuba voient leurs plafonds considérablement réduits et leurs destinataires limités aux proches parents directs (conjoints, enfants, parents, grands-parents, petits-enfants), au mépris des liens affectifs et effectifs de solidarité et du libre choix de subvenir aux besoins de la famille élargie, " à la cubaine ", incluant parents éloignés, amis, voisins, collègues de travail.

Par ailleurs, les autorités états-uniennes sont dorénavant habilitées à mener les " opérations secrètes " nécessaires pour identifier les personnes qui contreviendraient aux nouvelles réglementations. et à récompenser tout individu (délateur) qui collaborerait à leur interpellation. L’obtention de visas pour voyager à Cuba, qu’ils soient destinés à des particuliers ou des institutions sera compliquée par des démarches administratives conçues pour être dissuasives. Le nombre de citoyens états-uniens condamnés à des sanctions pénales pour s’être rendus à Cuba sans autorisation de sortie du territoire, en très forte hausse depuis l’arrivée au pouvoir de Bush, pourrait donc encore augmenter. Au moment où Cuba assouplit les conditions d’entrée dans l’île (y compris pour les Cubains de l’immigration), les États-Unis entravent celles de sortie de leur territoire - en violation des accords migratoires signés dans le passé.

Bush a en outre déclaré qu’il entend désormais faire appliquer avec fermeté les sanctions prévues par la loi Helms-Burton de mars 1996. Le titre III de cette loi octroie aux tribunaux états-uniens le droit de juger et de condamner tout ressortissant d’un pays tiers (ainsi que sa famille) qui effectue des transactions avec Cuba. Son titre IV prévoit, entre autres, le refus de visas d’entrée sur le territoire des États-Unis à ces ressortissants étrangers (et à leur famille). Le contenu normatif de cet embargo - spécialement l’extraterritorialité de ses règles qui imposent à la communauté internationale des sanctions décidées unilatéralement par les États-Unis - est une violation de la lettre et de l’esprit de la charte des Nations unies, comme des fondements mêmes du droit international. Extension exorbitante de la compétence territoriale des États-Unis, il est contraire au principe de souveraineté nationale et de non-intervention dans les choix intérieurs d’un État étranger. Attendrons-nous qu’un citoyen français employé d’une firme en affaires avec l’île soit assigné à résidence et porte un bracelet électronique détecteur de mouvements - peine que vient de purger pendant quatre ans le Canadien Jim Sabzali pour avoir commis le " crime " de vendre des purificateurs d’eau à des hôpitaux cubains - pour réaliser qu’à travers Cuba c’est également à nos libertés que s’en prend Bush ?

Ce n’est pas tout. Les récentes mesures prises par les autorités états-uniennes afin de limiter la liberté de circulation des personnels et des connaissances scientifiques conduisent à inclure dans le périmètre de l’embargo des domaines jusqu’à présent formellement exclus par la loi. Seront systématisés les refus de missions à Cuba de chercheurs états-uniens ; les refus de délivrance de visas aux chercheurs cubains (de même qu’à tout fonctionnaire de l’État cubain, y compris les médecins) ; les refus de publication aux États-Unis d’articles et de livres scientifiques d’auteurs cubains ; les refus d’octroi de licences de logiciels informatiques ; les refus de satisfaire les commandes de bibliothèques cubaines en ouvrages, revues, disquettes ou cédéroms de littérature scientifique spécialisée. En bafouant les libertés d’exercer le métier de chercheur, d’échanger des informations scientifiques, de penser ( !), Bush condamne ainsi l’une des plus fécondes opportunités de développer sur une base solidaire et humaniste la coopération intellectuelle entre pays.

Dans le même temps, Bush annonce quelque 59 millions de dollars de fonds publics supplémentaires pour le soutien financier et logistique des " dissidents " à Cuba et des institutions (organisations gouvernementales et non gouvernementales) chargées de " disséminer des informations " anticubaines dans le monde. Un fonds spécial financera les visites à Cuba de " volontaires " pour y former, organiser et encadrer la contre-révolution sur l’île. Radio et TV Mart¡ - dont les appels incessants à la haine et au terrorisme lancés contre Cuba depuis Miami devraient quant à elles prochainement empocher 18 millions de dollars. Chose extraordinaire : un avion de l’armée états-unienne sera mis à la disposition de ces stations de radio et de télévision pour en faciliter les transmissions - en violation des règles de l’Union internationale des communications et de la souveraineté d’un pays.

Pour Bush, le seul véritable problème de la démocratie est d’en fixer le prix. Personne n’a oublié qu’il vola son poste de président grâce en partie à l’extrême droite " cubaine anticubaine " de Floride, et notamment à la puissante et très réactionnaire Fondation cubano-américaine. C’est cette même extrême droite qui se rappelle aujourd’hui à son bon souvenir, en imposant contre Cuba un durcissement de l’embargo avant l’élection présidentielle.

L’embargo du gouvernement états-unien contre Cuba est illégal et illégitime. En tant qu’il vise à détruire un peuple, il constitue un acte de guerre non déclarée contre Cuba. En tant qu’il porte atteinte à l’intégrité physique et morale de tout un peuple, et d’abord de ses enfants, il est assimilable, en droit, à un crime contre l’humanité. Bush ne sait sans doute pas que ce peuple a réussi à réduire son taux de mortalité infantile à un niveau inférieur à ce qu’il est à Washington. Ni que ce peuple n’a aucunement besoin d’une " vaccination immédiate de tous les enfants de moins de cinq ans ", comme le préconise son rapport, parce que tous les enfants cubains sont déjà tous vaccinés - contre treize maladies infantiles, mieux qu’aux États-Unis ! Ce que Bush doit savoir en revanche, avant de faire un pas de plus, c’est que ce peuple, dont l’histoire ne manquera pas de dire le courage, la dignité et la grandeur, résistera " jusqu’à la dernière goutte de son sang " pour que ses enfants restent libres.

Bush ne menace pas aujourd’hui que le peuple de Cuba. Il menace nos libertés, chaque jour un peu plus, à nous tous. Les plans du " libérateur " sont liberticides.

(1) Dernier livre paru : Cuba révolutionnaire, Éditions L’Harmattan, 2003.

Jean-Paul Moreau
 
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