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Le bishnoïsme, une religion eologiste?
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5 mars 2011 23:02
peut etre une des rares religions utiles..........

Les Bishnoïs : les premiers écolos ?

Les Bishnoïs ou Vishnoïs sont les membres d’une communauté dont la principale vocation est de vivre en harmonie avec tous les êtres vivants. Leur culture et leurs croyances sont basées sur le respect et la défense de la vie. Ils ne coupent jamais un arbre et poursuivent en justice ceux qui font du mal aux animaux. Certains d’entre eux ont donné leur vie pour sauver des arbres, les femmes allaitent les animaux orphelins. Bizarres ? Fanatiques ? Ou sont-ils tout simplement les premiers écologistes ? La première communauté non-violente ?

L’origine

Le bishnoïsme repose sur des principes édictés par Jangeshwar Bahvan ou Jambho Ji, né à Pipasar, en Inde, en 1451 après J.C. Il était enfant unique, et pendant ses sept premières années il fut un enfant silencieux et introverti. Il semble qu’il ait été bouvier durant vingt-sept ans et possédait une sensibilité particulière au sort des êtres sans défense ; il s’alarma par exemple, des massacres d’antilopes perpétrés par des villageois affamés par la grande sécheresse. La légende veut qu’il ait eu une illumination sur l’origine du mal être des êtres humains, une vision qui mettait l’accent sur l’action négative de l’homme sur son environnement, sur la nature. Il comprit alors que tous les êtres vivants étaient interdépendants et que l’écologie et la protection de la vie devaient faire partie intégrante des actions quotidiennes.

Désireux d’aider tous les êtres, il prescrit des règles logiques, fondamentales et compréhensible par tous les êtres humains. Tout le pouvoir et la force de ses commandements résident dans le fait qui sont accessibles à tout le monde, et peuvent être appliqués par tous, sans égards pour l’ethnie, la religion ou les croyances. Il créa la première communauté à Samrathal Dhora puis il voyagea à travers le pays pendant cinquante ans afin de diffuser son message et promouvoir le respect et la solidarité envers tous les êtres vivants.

Pendant des siècles, cette communauté a vécu dans le désert, entourée d’arbres et de quelques animaux et ont su s’adapter aux conditions extrêmes de la vie dans ces régions arides. Les Bishnoïs vivent principalement dans la région du Rajasthan et loin des centres de peuplement. Ils sont environ sept millions en Inde.

Leur vie pour leurs arbres


Au XVIIIème siècle, au Rajasthan, Amrita Devi, une villageoise de la communauté Bishnoï, est alertée par le bruit d’un arbre que l’on abat. En tentant de s’interposer, envers et contre tout, la jeune femme ainsi que ses filles sont tuées par les soldats. Ces soldats, étaient envoyés par le Maharadjah afin de couper les arbres qui serviraient à une entreprise royale.

Les membres de la communauté, informés de la tuerie, décident alors que pour chaque arbre coupé, l’un d’entre eux donnera sa vie. Les habitants de toutes les communautés aux alentours se pressèrent pour défendre la vie des arbres. Au total, 363 membres de la communauté périront avant que ne cesse l’abattage ; des enfants, des femmes, des vieillards. Tout le monde se prêta volontaire et s’interposa entre l’arbre et la hache.

Face au courage des villageois, le Maharadjah, ému, se déplaça en personne dans la région afin de présenter ses excuses et ses condoléances. Il ordonna un décret royal interdisant toute chasse et toute déforestation sur les terres des Bishnoïs, et bien que les mandats du Maharadjah soient depuis longtemps devenus obsolètes, une loi non écrite interdit toujours la chasse et l’abattage des arbres sur les territoires des communautés Bishnoïs.

Ce sacrifice repose sur les 29 principes écologiques édictés par Jangeshwar Bahvan ou Jambho Ji.

Les piliers du Bishnoïsme

Le Bishnoïsme repose sur vingt-neuf piliers (d’ailleurs, Bishnoï signifie vingt-neuf) et ses principes se matérialisent au quotidien par diverses actions:

Un régime exclusivement végétarien;

Ils ont également mis en place une sorte d’écotaxe: ils réservent en effet un dixième de leur récolte de céréales pour l’alimentation de la faune locale ; les femmes bishnoï vont même jusqu’à donner le sein aux faons orphelins.

Leurs morts ne sont pas incinérés (contrairement aux usages de la majorité des Indiens non musulmans), mais enterrés, afin de ne pas couper d’arbres pour le feu de la crémation.

Les feux sacrés sont allumés dans la journée pour éviter que les insectes (moustiques et autres) ne périssent dans les flammes.

Ces préceptes expliquent la présence d’un oasis vert et fertile dans ces régions arides.

Les 29 Commandements:

1. Maintenir les femmes et les nouveaux nés isolés pendant 30 jours après la naissance
Dans le but d’éviter tout risqué d’infection pour la mère et l’enfant, à un moment où ce dernier est très vulnérable. Cette règle donne à la femme un repos forcé qu’elle se trouve dans un état d’extrême faiblesse ou pas.

2. Écarter la femme de toute activité pendant 5 jours lors du début de ses règles

Afin de lui donner un repos forcé mais aussi, pour éviter toute infection étant donné le faible niveau d’hygiène dans les zones rurales à l’époque de Jambho Ji, et même de nos jours.

3. Prendre un bain tous les jours

4. Un esprit propre dans un corps propre
Cela signifie être animé de bonnes intentions, se comporter humblement, chasser les pensées et les sentiments négatifs

5. Méditer deux fois par jour lorsque le jour et la nuit se séparent, c’est à dire, matin et soir

Méditer le matin afin de se préparer aux activités qui vont suivre et de les aborder de manière sereine et positive. Le soir, afin de s’interroger sur les actions de la journée passée. Cela implique se poser les bonnes questions: est-ce que j’ai blessé quelqu’un? Est-ce que mes activités ont été constructives?

6. Chanter à la gloire de Dieu et récite ses versets tous les soirs

7. Faire des offrandes aux feux sacrés avec le cœur empli de sentiments de bienveillance, d’amour et de dévotion
Tous les jours, de préférence le matin. Les sentiments de bienveillance font référence à tous les êtres vivants, l’amour, à la nature et le monde entier, et la dévotion envers Dieu

8. Utiliser de l’eau et du lait filtré, et nettoyer soigneusement le combustible (bois)
Afin de les purifier et éliminer les bactéries. Le bois est nettoyé afin d’éviter de faire brûler des insectes. Le bois utilisé est toujours du bois mort, d’un arbre tombé, etc.

9. Filtrer son langage
Penser avant de parler

10. Pardonner

11. Être compatissant
La compassion purifie le cœur. C’est le contraire du pardon en ce sens que l’acte de pardonner réside dans le fait de garder le cœur et l’esprit serein face à des stimuli extérieurs, tandis que la compassion fait appel à la capacité d’absorber les émotions des plus faibles.

12. Ne pas voler

13. Ne pas injurier ou condamner autrui
Injurier signifie ne pas insulter la personne en sa présence ou derrière son dos. C’est différent de la critique ouverte qui est faite dans une démarche d’amélioration, d’apprentissage. L’injure ou la condamnation a pour unique but de dévaloriser l’image de la victime face à la communauté. Ce sont des actes de lâcheté nés de l’envie ou de la haine.

14. Ne pas mentir
Un menteur ne peut attendre le respect de ses semblables. Il insulte le don de la parole qui lui a été fait. Il fut une époque où même les tribunaux acceptaient les témoignages des Bishnoï comme preuve tangible.

15. Ne pas se livrer à l’opprobre
Les débats sans intérêt n’ont pas lieu d’être. Sont concernés les débats à caractère antisocial ou antihumains et non constructifs. Le gourou lui-même n’a pas banni le débat s’il concerne une discussion saine et dont l’issue est pour le bien de tous.

16. Jeûner et méditer les nuits de nouvelle lune
Afin de purifier le corps et lui permettre de se reposer. Les calendriers lunaire et astral ont également de l’importance dans la communauté. De plus, le fait que la lune disparaisse symbolise la nature périssable de la vie.

17. Réciter le nom saint de Vishnou

18. Être compatissant envers tous les êtres vivants

19. Ne pas abattre d’arbres verts (non morts)

20. Tuer les non-périssables
Les passions de convoitises, d’irritation, de colère, d’envie, d’avarice et d’attachement.

21. Se permettre de cuisiner soi-même, ou par un fidèle d’une autre religion ou secte, en étant pur de par le cœur et le travail

22. Fournir un abri commun (Thhat) pour les chèvres et les moutons afin de leur éviter l’abattoir
Les bishnoïs s’interdisent de vendre des chèvres ou des moutons car ils pourraient terminer à l’abattoir. Ils doivent les emmener au Thhat où toute la communauté leur fournira un abri et de la nourriture.

23. Ne pas castrer les taureaux
Dans l’Inde rurale, les taureaux sont castrés car ils sont utilisés dans l’agriculture. Le gourou a interdit cette pratique. Les Bishnoï élèvent les bovins comme des membres de leurs familles et s’interdisent toute pratique cruelle à leur encontre.

24. Ne pas consommer ou cultiver de l’opium Ou de dérivé

25. Ne pas consommer ou cultiver du tabac

26. Ne pas consommer ou cultiver du cannabis

27. Ne pas boire de boisson alcoolisée

28. Ne pas manger de plats de viande ou non-végétariens et obligation de protéger et de nourrir les animaux sauvages Afin de protéger les animaux. Également dans le but d’empêcher l’être humain, la plus grande création de la nature, de s’abaisser à manger des cadavres. Scientifiquement, la structure des dents humaines, sa mâchoire, etc. ne sont pas celles d’un animal carnivore mais d’un herbivore. Étrangement, si la consommation de viande était propre à l’homme, pourquoi même les non-végétariens mangent les œufs ou la viande des animaux herbivores et non pas des animaux carnivores ?

29. Ne pas utiliser de vêtements teints en bleu

En Inde antique, cette couleur était obtenue grâce à un arbre sauvage, l’indigo (et c’est aussi la couleur de la mort). Le gourou a proscrit cette couleur afin de protéger les arbres. Par le fait du hasard, la couleur indigo est dangereuse pour la santé puisqu’au lieu de refléter les rayons ultraviolets, elle les absorbe.

Un modèle de sagesse

La philosophie des Bishnoïs est un exemple pour le reste du monde. Une communauté qui est prête à se sacrifier pour préserver la vie alors qu’ils vivent dans des conditions plus que basiques, sans beaucoup de ressources, sans medias pour les informer.

Les Bishnoïs font cela d’instinct, et avec foi.

Donner sa vie pour préserver la nature et la vie est peut-être un peu trop nous demander, mais cela pourra certainement nous faire réfléchir la prochaine fois que nous râlerons en triant nos déchets ou quand nous laisserons couler le robinet d’eau pour rien, quand nous achèterons des objets en bois exotique, ou que mangerons notre steak-frites.

Pour plus d’informations:

[www.bishnoi.org]

[fr.wikipedia.org]

[www.lepost.fr]

[www.neo-planete.com]
 
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